Le gros nécrotératoplasme extraterrestre [2/4]

III

Le gros nécrotératoplasme extraterrestre, à l’obsession, enquêtait pour ficher : nos têtes, voire la tête de nos têtes,
à fin de corruption, compromission, intégration en parlant, en mentant, et en parlementant, et au bas de sa voix : la signature prosodique du mensonge.
Mais nous n’avons pas qu’une tête, Micaela et ni Túpac ne sont nos têtes, chacun de nous est à sa tête et a sa tête : qu’ose faire sa forte une tête, qu’un chef mécheffe, nous l’abattons.
Sans tête à intégrer, compromettre et corrompre, l’extraterrestre écumant pus, pétait les plombs, explosait les indignes métaux,
essayait comme en tour de s’ériger jusqu’aux nuages, tentait la tour, inapte aux verticalités, tombait muraille, affalée, crevant sa rage, creusant ravages.

Micaela sentence, Túpac entend :

Tu dépendrais de qui te pend, tortillé. Tes piedsvoudraient se promener, dans le vent. Ton cou coincé jusqu’à fermer : la salive. Sans l’eau de bouche qui arrive, désertée. Tes pieds cloués au loin des rives, sans la terre. Panique en vide enfant des ères – sans l’ogive.
Dépendons-nous.

La guerre externe au gros nécrotératoplasme est la plus basse quoique bonne.La guerre interne au gros nécrotératoplasme en larve en nous larvéest la plus haute et la plus bonne.

Face au monstre de mort, Micaela boit douze mille lacs dont le Titicaca, peuplé d’hommes de cendre et de pumas de pierre, ses quarante-et-une îles, vingt-cinq rivières :
Tu ne couperas pas sous mes yeux une langue à mon fils pour t’avoir psalmaudit, ne l’étrangleras pas, et ma langue ne couperas pas pour avoir psalmaudit ta souvie, ne me passeras pas tes deux cordes au cou les serrant, pour m’étrangler, ne m’achèveras pas, dans la poitrine et l’abdomen, à coups de pieds, ne me hacheras pas à la hache, pas dépecée, tu n’exposeras pas mes morceaux à travers le pays sidérant mes amis.

Face au monstre de mort, Túpac dévore les montagnes en chaîne Huascarán :
Tu ne m’enchaîneras pas, ne me questionneras pas, jusqu’à me faire évanouir ne me tortureras pas, ne fractureras pas mon bras droit, ne tortureras pas sous mes yeux mes amis, ni ma Mica, n’assassineras pas sous mes yeux mes amis, ni ma Mica, ne m’attacheras pas les deux pieds et deux mains aux chevaux cardinaux, ne m’écartèleras pas, et n’y parvenant pas, ne me décapiteras pas, ne me hacheras pas à la hache, tu ne ficheras pas sur la lance mon chef sidérant mes amis, et à Tungasuca, Carabaya, tu n’exposeras pas mes deux bras, et à Livitaca,…

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Auteur: lundimatin