Le hold-up des planteurs d’arbres sur le plan de relance

Sylvain Angerand est coordinateur des campagnes de l’association Canopée.


Nos forêts souffrent, c’est un constat unanime et partagé dans de plus en plus de régions françaises. Les sécheresses prononcées des dernières années ont entraîné des dépérissements importants, notamment dans l’est de la France. Plus inquiétant, ces dépérissements frappent aussi bien les forêts semi-naturelles que les monocultures. Il n’est pas question de nier ces faits.

Mais l’ampleur du phénomène reste toutefois difficile à apprécier et il est essentiel de se garder de toute généralisation excessive et hâtive : les dernières données de l’Inventaire forestier national indiquent qu’environ 2% des arbres présenteraient une détérioration notable de leur houppier (un chiffre qui n’intègre pas encore les données de 2019).

De plus, toutes les situations ne sont pas comparables : certains peuplements souffrent mais ont des capacités de résilience, certaines essences meurent et d’autres résistent mieux. Les dépérissements observés par exemple dans les hêtraies et sapinières du Jura sont le signe d’un climat qui change plus rapidement que les capacités d’adaptation naturelle des essences. Dans ces peuplements, les dépérissements peuvent révéler une gestion passée réduisant la résilience, par exemple en modifiant significativement la composition en essences.

Dans d’autres cas, notamment les plantations monospécifiques d’épicéas autour de Verdun ou dans l’ouest de la France, c’est l’ensemble du peuplement qui s’effondre. Le réchauffement climatique joue ici davantage un rôle de révélateur d’une situation de déséquilibre : l’épicéa étant un arbre de montagne, le planter en plaine — et de…

Auteur : Reporterre
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