Le journal Reflets poursuivi par Altice : la liberté d'informer menacée

Poursuivi par Altice, le site Reflets sera au tribunal de commerce aujourd’hui mardi 27 septembre à 15h. Nous relayons ci-dessous leur communiqué de presse du 24 septembre. Pour aller plus loin, se reporter à leur article et à leur appel à soutien financier. (Acrimed)

Le journal en ligne Reflets est assigné devant le tribunal de commerce en référé. Altice souhaite le retrait des articles déjà publiés et l’interdiction pour Reflets, et donc pour toute la presse, de pouvoir consulter les documents publiés sur Internet par le groupe de ransomware HIVE.

Altice Group Lux S.à r.l., Altice France et Valais Management Services (le Family Office de la famille Drahi) ont assigné Rebuild.sh (la société qui édite Reflets.info) en référé. L’audience est fixée au mardi 27 septembre au tribunal de commerce de Nanterre, à 15 heures. Les sociétés du groupe Altice souhaitent que le tribunal de commerce ordonne à Rebuild.sh de supprimer, sous astreinte de 500 euros par jour de retard, trois articles de Reflets.

Le groupe réclame que nous supprimions les données issues du piratage par le groupe de ransomware HIVE dont nous aurions éventuellement copie, et souhaite également « interdire à Rebuild.sh éditrice de Reflets la publication ou la diffusion de tous contenus se rapportant aux données piratées, d’interdire à Rebuild.sh d’accéder aux données piratées par le groupe HIVE ou de les télécharger ».

En nous assignant devant le tribunal de commerce, Altice tente de contourner le droit de la presse et nous attaque sur la base de la loi sur le secret des affaires. En outre, Altice a porté plainte au pénal contre X pour atteinte à un système de traitement automatisé des données et tentative d’extorsion. Ce qui est plus étonnant, c’est que même s’il s’agit d’une plainte contre X, Altice nous vise directement dans son courrier au procureur de la république près le tribunal judiciaire de paris, afin que notre responsabilité soit recherchée, au même titre que celle du groupe de pirates HIVE… La confusion entretenue entre journalistes et pirates est incongrue et scandaleuse.

Ces documents sont en libre accès sur Internet depuis le 25 août, lorsque les pirates les y ont publiés. Ces procédures visent à interdire à la presse de s’appuyer sur des documents rendus publics, au motif que l’entreprise s’oppose à leur diffusion. Un peu comme si une entreprise demandait au tribunal de commerce d’interdire à la presse d’utiliser sa fiche Wikipedia au motif que le contenu lui…

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Auteur: Acrimed