Le juge et la jeune fille assassinée

«Montrer Laëtitia vivante » : ainsi Jean-Xavier de Lestrade décrit-il son projet de fiction (Le Monde, 21 septembre), une série télévisée produite pour France 2 et diffusée les 21 et 28 septembre. Une série efficace et très construite, mais dont le choix des interprètes interroge.

Sobrement nommée d’après son héroïne, la série revient sur un fait divers, le meurtre atroce en janvier 2011 d’une jeune fille dans une petite ville du pays nantais. Laëtitia Perrais a presque 19 ans, et partage avec sa sœur jumelle Jessica un douloureux passé d’enfant baladée entre une mère dépressive, un père violent et l’assistance sociale. Un soir elle croise Tony Meilhon, criminel plusieurs fois condamné, le suit chez lui où il la viole, puis l’étrangle et découpe son corps en plusieurs morceaux. L’enquête désigne rapidement le coupable, Tony Meilhon est arrêté, et l’affaire fait la une des journaux. Nicolas Sarkozy, alors président de la République, s’en empare lui-même lors d’un déplacement à Nantes, en faisant un exemple type du laxisme de la justice française envers les récidivistes. Il déclenche ainsi un vaste mouvement de grèves et de manifestations chez les magistrats.

Sans nul doute la matière est riche, et inspire en 2016 à l’historien et écrivain Ivan Jablonka un récit de fiction intitulé Laëtitia ou la fin des hommes, dans lequel le réalisateur Jean Xavier de Lestrade puise à son tour pour cette série de six épisodes qui entremêle avec beaucoup de maîtrise trois fils temporels : l’enfance de Laëtitia et Jessica, la nuit du crime, et l’enquête. Jean-Xavier De Lestrade a déjà fait montre de sa virtuosité dans le traitement d’une affaire de justice, à…

Marie Colomb (Laëtitia), Noam Morgensztern (le meurtrier)

© Jérôme PRÉBOIS / FTV / PCB FILMS & L’ ÎLE CLAVEL

Auteur : Lucile Commeaux
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