Le krill au cœur des menaces pesant sur l'Antarctique

Lydie Lescarmontier est glaciologue et autrice spécialiste de l’Arctique et de l’Antarctique. Elle fait partie des scientifiques qui ont cosigné fin septembre une lettre appelant les États membres de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) à fournir plus d’efforts pour protéger l’océan Austral. Cet organisme international, qui regroupe vingt-cinq États et l’Union européenne, a pour objectif de préserver la vie marine dans l’océan Austral, dont l’écosystème aujourd’hui menacé représente 10 % des océans mondiaux. Jusqu’au 29 octobre, à l’occasion de la quarantième réunion annuelle de la Commission, ses membres doivent se prononcer sur la création de nouvelles aires marines protégées dans la région. La réglementation des pêcheries devrait également évoluer.

Lydie Lescarmontier. © Flammarion/Astrid di Crollalanza


Reporterre — Le 27 septembre dernier, vous avez cosigné, avec quatorze autres scientifiques, une lettre appelant les États membres de la CCAMLR à faire davantage pour protéger l’océan Austral. Pourquoi avoir contribué à cette initiative de la Coalition pour l’Antarctique et l’océan Austral (Asoc) ?

Lydie Lescarmontier — L’idée de cette tribune est d’améliorer la protection de l’océan Austral, qui fait aujourd’hui face à une menace importante et irréversible : le changement climatique. Ses effets se ressentiront sur des centaines d’années. L’objectif de cette initiative est de réfléchir sur le long terme, d’anticiper ces changements avant que leurs conséquences ne soient trop dramatiques, notamment pour la biodiversité.

La CCAMLR a été créée dans les années 1980, en réaction à une importante diminution des stocks de pêche. L’objectif était de réguler la pêche et de conserver la vie marine en Antarctique. La CCAMLR permet notamment d’instaurer un dialogue entre les pêcheurs, les membres de la Commission et son comité scientifique. Chaque année, à partir des résultats de pêche, ils proposent des quotas ou des modifications des techniques — par exemple des heures d’activité, du type d’hameçons utilisés, etc.

Cela fonctionne très bien dans le principe. Le seul problème, c’est le changement climatique. On aimerait que les mesures prises ne soient pas simplement le résultat d’un bilan annuel, mais qu’il y ait davantage d’anticipation, ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui.



Quelles mesures proposez-vous pour mieux protéger l’océan…

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Auteur: Hortense Chauvin Reporterre