Le label « mine responsable » ? De la « science-fiction » pour des géologues

« Le concept de “mine responsable” n’existe pas : la mine est intrinsèquement problématique. » Le gouvernement a en effet annoncé le 10 janvier vouloir la « traduction, dans une norme ou un label certifiable, du concept de “mine responsable”, en lien avec le règlement batteries en cours d’examen au niveau européen ». Une telle annonce qui relèverait d’« éléments de langage », estime Aurore Stephant, ingénieure géologue minier au sein de l’association SystExt. « La seule raison pour laquelle le gouvernement met en avant le concept de “mine responsable” est de rassurer les populations car, partout dans le monde, plus personne ne veut des mines », précise-t-elle.

Ce projet est l’une des propositions retenues par l’exécutif dans le rapport Varin, réalisé par l’ancien président de France Industrie et de PSA, Philippe Varin, pour la « sécurisation de l’approvisionnement » de l’industrie en matières premières minérales. À l’heure où les prix flambent et où la France, désireuse de relancer son industrie minière depuis 2012, est très largement dépendante de fournisseurs non européens pour ses besoins en minerais critiques (lithium, nickel, cobalt, etc.) et en terres rares, nécessaires à la transition énergétique, l’exécutif entend ainsi suivre certaines propositions mises en avant dans ce texte, très orienté sur la question des véhicules électriques. Nomination d’un délégué interministériel, développement de plateformes industrielles à Dunkerque (batteries) et Lacq (aimants permanents), enveloppe de 1 milliard d’euros pour le lancement d’un appel à projets ciblé sur les « métaux critiques », préparation d’un fonds d’investissement dans les métaux stratégiques avec des prises de participation et des contrats d’approvisionnement de long terme à l’étranger dans une démarche public/privé… En sus, donc, de cette labellisation du concept de « mine responsable » au niveau européen.

Des garanties insuffisantes

En 2015 déjà, le ministère de l’Économie — dirigé à l’époque par Emmanuel Macron — avait lancé un groupe de travail sur la question, ce comité devant rédiger un livre blanc permettant l’élaboration d’une « convention d’engagement volontaire » de l’industrie minière autour du concept de « mine responsable ». Plusieurs associations et ONG (SystExt, France Nature Environnement (FNE), etc.) avaient finalement claqué la porte, critiquant un projet bien trop vague, non contraignant et des garanties…

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Auteur: Amélie Quentel Reporterre