L’asservissement des agriculteurs par le libre-échange
« Il faut être idiot pour ne pas comprendre que si les classes populaires ne sont pas maintenues dans la pauvreté, elles ne seront jamais laborieuses ». Ainsi s’exprimait Arthur Young, économiste, en 1771. Au-delà du mépris profond pour ses contemporains, nous avons au travers de cette plaidoirie le fil conducteur de la doctrine capitaliste originelle.
Dans son livre, « La naissance du capitalisme », Michael Perelman (1939-2020), économiste, nous livre la pensée fédératrice qui unissait Adam Smith, le révérend Joseph Townsend, Francis Hutcheson, John Bellers, Patrick Colquhoun et tant d’autres qui étaient les éminences intellectuelles-économiques-philosophiques-religieuses-politiques de l’époque (début du 18ème siècle). Ce livre explique comment les tenants du pouvoir ont obligé des paysans libres et autonomes à devenir des esclaves pour l’industrie.
Cet « exploit » fut réalisé par la suppression des droits : de chasse, de pêche, de cueillette (fruits, champignons, etc.) et l’accès aux communs. En un mot, les détenteurs des richesses ont affamé les paysans afin de les soumettre au travail très mal rémunéré et aux conditions épouvantables dans leurs usines, mines ou autres domaines agricoles. C’était le début du capitalisme économique. Cette transformation de la société britannique ne s’est pas faite dans la douceur. Ce fut d’une férocité sans nom !
L’erreur serait de croire que tout cela appartiendrait au passé, à l’Histoire… En 1994, dans un rapport, l’O.C.D.E.( Organisation de Coopération et de Développement Économique) parlait en ces termes des travailleurs : «…ces gens qui ne travaillent que poussés au cul par la misère…». C’est bien la preuve du mépris dont les laborieux sont victimes et que le maintien dans la pauvreté d’une large majorité de l’Humanité, dont ils (la classe dirigeante) ont besoin pour…
Auteur: La Relève et La Peste