Le mal-logement est une bombe à retardement selon la fondation Abbé Pierre

La fondation Abbé Pierre a publié lundi 2 février son 26e rapport annuel sur l’état du mal-logement en France. Et le constat est sans appel : face à la crise du Covid, les personnes victimes de mal-logement font face à une double peine.

Alors que l’on aurait pu croire que cet épisode se limite à une parenthèse douloureuse, cette crise apparaît de plus en plus comme porteuse de conséquences durables. Si la prolongation de la trêve hivernale puis l’instruction ministérielle ont permis de limiter fortement le nombre d’expulsions (3.500 expulsions avec le concours de la force publique en 2020, contre 16.700 en 2019), la consigne ministérielle n’a pas été appliquée partout. Une enquête de l’Institut national d’études démographiques (Ined) révélait que, début mai, 24 % des Français craignaient de rencontrer des difficultés pour payer leur loyer, crédit immobilier ou charges dans les douze prochains mois. Enfin, le nombre d’attributions de logements HLM en 2020 devrait chuter de 20 %, soit près de 100.000 attributions en moins.

Face à cela, les politiques publiques ont été réactives pour limiter la casse sociale, mais se contentent trop souvent de mesures conjoncturelles et insuffisantes. Alors que la crise aurait pu représenter une opportunité de changements structurels pour mettre à l’honneur la protection des plus faibles, la valorisation des services publics essentiels, la refonte des minima sociaux et la relance du Logement d’abord, le plan de relance apparaît, pour tous ces chantiers indispensables, comme une occasion manquée pour changer profondément et durablement les priorités de la puissance publique. »

La France compte plus de 300.000 personnes sans-domicile, à la rue ou dans des hébergements d’urgence.

Source : Fondation Abbé PierrePhotos : © NnoMan Cadoret/Reporterre

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre