Lundi 17 mars au soir, le syndicaliste Pierre Alessandri, membre de la Via Campagnola/Confédération Paysanne, a été abattu sur son exploitation agricole près d’Ajaccio. En pleine recrudescence des crimes mafieux, et alors que la société civile corse s’empare de plus en plus du sujet
Terrible hasard de calendrier : alors que des milliers de Corse se préparaient lundi 17 mars au soir pour la procession nocturne de la Madonnucia (Notre-Dame de la Miséricorde, protectrice de la ville d’Ajaccio), le syndicaliste paysan Pierre Alessandri est grièvement blessé par balles sur son exploitation, tout près, à Sarrola-Carcopino. Transporté dans la soirée au Centre Hospitalier Notre Dame de la Miséricorde d’Ajaccio dans un état grave, il décède dans la soirée.
Paysan syndicaliste et militant du nationalisme corse
Pierre Alessandri s’occupait de la ferme d’oranges de sa famille et produisait de l’huile essentielle dans sa distillerie à U Mandriolu, lieu dit de Sarrola-Carcopino. Il militait depuis 20 ans au sein du syndicat Via Campagnola, affilié à la Confédération Paysanne.
Militant nationaliste corse, Pierre Alessandri était un ancien étudiant de l’Université de Corse à Corte, où il avait été membre de la Consulta di i Studenti Corsi, avant de participer à la création en 1992 de la Ghjuventù Paolina [NDLR : Jeunesse Paoline, un des principaux syndicats actifs à l’Université de Corte, qui s’y est encore opposé au mois de février à la création d’une section de l’UNI, syndicat d’extrême droite étudiant. « Les valeurs défendues par ce groupe vont à l’encontre de tout ce que les corses ont toujours représenté. […] Ils sont toujours les premiers à parler de Grand Remplacement mais ce sont ceux qui veulent piller notre terre. », fera valoir l’organisation dans un communiqué. Le syndicat doit son nom à Pasquale Paoli, figure centrale du nationalisme corse et fondateur de la République indépendante…
Auteur: Le Poing