Le Mexique est une fosse clandestine

Par Román Munguía Huato | 01/04/2025 | Mexique

La barbarie réapparaît, mais cette fois, elle est engendrée au sein même de la civilisation et en fait partie intégrante. C’est une barbarie lépreuse, la barbarie comme lèpre de la civilisation.
Karl Marx. Les manuscrits économico-philosophiques de 1844

L’État ne cherche pas parce que s’il cherchait il se trouverait.
Madre buscadora

La terre ensanglantée ne doit plus être le présent ni l’avenir abominable dominé par le crime organisé et les complices enkystés dans les mauvais gouvernements en place.
Les Abejas d’Acteal

Aux pères et mères des disparus et aux Madres buscadoras
À la mémoire de ma nièce Iza Cristina Munguía Gastélum, disparue

De Ayotzinapa à Teuchitlán : deux horreurs du Mexique barbare

Du 26 septembre 2014 au 5 mars 2025, dix ans et six mois se sont écoulés, mais comme si le laps de temps n’avait pas eu lieu, comme si le terrible premier acte criminel n’avait subi qu’un changement de lieu par rapport au second événement terrifiant. De l’État de Guerrero à celui de Jalisco, la tragédie s’est étendue à de nombreuses autres entités fédérales du pays. Ce qui s’est passé à Teuchitlán est une prolongation fatale du premier massacre, chacun ayant ses propres caractéristiques, mais similaires car les victimes étaient jeunes. Teuchitlán est la partie émergée de l’iceberg de la barbarie nationale. Dans chacune des milliers de fosses clandestines ou narcofosas, on retrouve la manifestation d’une profonde décomposition sociale, d’une insécurité citoyenne absolue, de la putréfaction d’un système politique corrompu jusqu’à la moelle par ses liens avec les puissants cartels mafieux qui aboutissent une hyperviolence sociale.

L’ombre de La Noche de Iguala [1], (durant laquelle 43 étudiants de l’École Normale Rurale d’Ayotzinapa ont disparu, kidnappés soit par des tueurs à gages, par la police municipale ou par l’armée)…

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