Le Ministère de l’Intérieur renforce les mesures d’interpellation de journalistes et ONG en manifestation

Le ministère de l’Intérieur a publié, jeudi 17 septembre, son nouveau « schéma national du maintien de l’ordre », un document essentiel qui réaffirme les grandes lignes de « l’emploi des forces de l’ordre et des moyens techniques spécialisés » sur tout le territoire, en particulier dans le cadre des manifestations. Problème : plusieurs dispositions du nouveau « schéma national » visent indirectement à empêcher la presse et les associations de témoigner des violences policières et des dérives du maintien de l’ordre.

Depuis le mouvement inédit des « Gilets Jaunes », les contestations massives contre la réforme des retraites et la multiplication des actions spontanées en faveur du climat, les protocoles des pouvoirs publics en matière de maintien de l’ordre ont profondément évolué.

Zones interdites aux manifestants, usage radical de la force, dispersion des groupes, recours à des unités de police souples et rapides, encerclement systématique et « nasses » mobiles : plus qu’il ne les renouvelle, le nouveau schéma national vient en réalité entériner toutes les techniques mises en œuvre depuis la fin de l’année 2018.

Selon le ministère, il s’agirait de répondre à la « convergence de mouvements de contestation de nature très différente, révolutionnaire ou séditieux, s’opér[ant] autour de la volonté de provoquer un maximum de dégâts ou de désordre ».

Entendre : les groupes de casseurs, qui entraveraient « les manifestants pacifistes » dans l’exercice légitime de leur droit de battre le pavé et compromettraient la concorde entre police et citoyens.

Prétendant s’inscrire dans la longue « professionnalisation du maintien de l’ordre intervenue dès 1921 », ce document de vingt-neuf pages apporte-t-il malgré tout quelques…

Auteur : Augustin Langlade
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