Le MIPIM de Cannes, là où se fabrique la spéculation immobilière …

Le plus grand salon de l’immobilier international s’est tenu toute la semaine sur la Croisette. Dans une concurrence féroce, les métropoles du monde entier viennent vendre ici des bouts de leur territoire aux investisseurs. Une coalition européenne de militants du droit au logement a dénoncé un événement où « se fabrique la spéculation immobilière ».

Cannes (Alpes-Maritimes).- Une foule, essentiellement masculine, et arborant un harmonieux nuancier de costumes bleu-gris anthracite, a envahi toute cette semaine les rues de Cannes. Du 14 au 17 mars, le plus grand salon de l’immobilier mondial accueillait sur la Croisette, au Palais des festivals, plus de 23 000 participants, issus de quatre-vingt-dix pays. Ticket d’entrée à 2 100 euros.

Promoteurs, entreprises du BTP, architectes, urbanistes, banquiers, représentants de fonds d’investissement… Deux mois avant le festival de Cannes, c’est le monde de l’immobilier qui monte les marches pour une grande partie de Monopoly mondiale.

Tout le microcosme de l’immobilier se retrouve au Mipim, au milieu de flots de champagne et de verrines colorées, pour une grande valse des cartes de visite devant des maquettes de projets.

Une maquette de tour « durable » sur le stand de Dubaï. © Lucie Delaporte

Dans leur sillage, les élus locaux – essentiellement des grandes métropoles mondiales – viennent « vendre » des bouts de leurs villes, toutes plus « dynamiques », « attractives », « stratégiques » les unes que les autres.

Dubaï promeut ses projets de tours « durables » à grand renfort de films promotionnels, Londres met en avant l’attractivité de l’immobilier « de la connaissance », universitaire ou de recherche, alors que dans une imposante tente face à la mer, le Grand Paris affiche « 20 millions de mètres carrés d’opportunités d’investissement ».

Les investisseurs, invités à déambuler entre les stands sont des fonds de pension, des sociétés de gestion de portefeuilles, mais aussi des fonds souverains. La mondialisation de l’immobiliser est allée de pair avec sa financiarisation, comme le décrit Antoine Guironnet dans un livre remarquable, Au marché des métropoles. Enquête sur le pouvoir urbain de la finance (Les Étaques, 2022).

Pour faciliter les échanges et pour plus de convivialité, les soirées se poursuivent sur les yachts attenants au Palais.

L’offre ici est variée : on « vend » à Cannes – même si peu de deals se font sur place – des kilomètres carrés de bureaux, des sites…

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Auteur: Claude Morizur