Le mois de juin sera « le plus orageux depuis au moins vingt ans »

Climat

Qui sème la canicule, récolte la tempête ? Après une vague de chaleur intense et précoce, une large partie du territoire a été frappée par des orages. Trente-et-un départements du Centre-Est étaient placés en vigilance orange jusqu’à ce vendredi matin. Ailleurs, l’heure est au bilan.

Cultures détruites, maisons inondées, toitures endommagées, pares-brises pulvérisés. Près de Bordeaux, des bâches ont temporairement remplacées les tuiles. La maire du Coteau, un village de 7 000 habitants dans la Loire, a listé les dégâts : « Locaux de l’Amicale laïque dévastés, serres municipales explosées, école maternelle endommagée, installations sportives hors d’usage, inondations dans les quartiers, notamment aux Plaines avec des maisons bâchées à perte de vue. » Grêlons et eaux boueuses ont aussi ravagé nombre de départements du Centre-Est, comme en Saône-et-Loire ou en Côte-d’Or, où le vignoble a été touché. Pour les agriculteurs du Sud-Ouest et du Massif central, qui vivent le deuxième épisode de grêle en moins d’un mois, la situation a des airs d’apocalypse.

« La grêle cause des dégâts dévastateurs pour les cultures »

« La grêle cause des dégâts très localisés mais dévastateurs pour les cultures, rappelle Serge Zaka, agroclimatologue. À court terme, on perd les feuilles et les fruits, déchiquetés, mais à long terme, on peut aussi voir des champignons se développer dans les feuilles, un peu comme une infection se développe dans une plaie ouverte. » Même s’il est encore trop tôt pour estimer le montant des dommages – les épisodes de fin mai et début juin devraient nous coûter 1,2 milliards d’euros – M. Zaka craint que les dégâts soient « particulièrement importants ». « On s’achemine vers le mois de juin le plus orageux depuis au moins vingt ans », assure-t-il.

« Les pluies intenses sont malheureusement inefficaces contre la sécheresse »

La faute au changement climatique ? « Impossible à dire », tempère l’agroclimatologue. « Le Giec [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] ne montre pas de lien entre augmentation de la grêle et dérèglement climatique, ajoute-t-il. Les études sur les orages sont récentes, on n’a pas assez de recul. » Un constat appuyé par Météo France : « La formation d’orages est régie par des phénomènes complexes faisant intervenir des processus qui peuvent être, selon les cas, facilités ou inhibés dans un climat plus chaud, explique le service…

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Auteur: Lorène Lavocat Reporterre