Le Monde Diplomatique, janvier 2023 — Bernard GENSANE

Serge Halimi et Pierre Rimbert se penchent longuement sur « Hanouna, la gauche et les médias » : « Grands médias : y aller ou pas ? Tous ceux qui désirent changer le monde ont un jour affronté ce dilemme. D’un côté, la nécessité de populariser les luttes, l’extase de la visibilité. De l’autre, la soumission aux normes journalistiques et l’engrenage de la politique-spectacle.

Christopher Mott dénonce les pseudo vertus des grandes puissances : « Les noces de la guerre et de la vertu » : « Les grandes puissances habillent souvent leurs ambitions stratégiques de considérations vertueuses à portée universelle : le droit des peuples, la défense de la liberté, la civilisation. Ces derniers temps, les valeurs de gauche sont volontiers mobilisées au service des objectifs stratégiques de l’Occident. »

Pour Eva Thiébaud, Abou Dhabi est devenu le pôle mondial de la cybersurveillance : « En deux décennies, le poids lourd de la fédération des Émirats arabes unis s’est doté d’importants moyens numériques pour encadrer et contrôler sa population, main-d’œuvre étrangère comprise. Au point, aujourd’hui, d’exporter cette technologie. »

Pierre Rimbert décrit l’inacceptable dérapage d’Elon Musk : (« Touche pas à mon nombril » : Jusqu’ici, tout allait bien. Et puis M. Elon Musk a commis l’irréparable : le jeudi 15 décembre dernier, l’homme qui avait racheté Twitter pour 44 milliards de dollars afin, jurait-il, d’y restaurer la liberté d’expression, a temporairement suspendu les comptes personnels de neuf journalistes américains au motif qu’ils auraient diffusé la localisation en temps réel du milliardaire — ce que les intéressés démentent. Aussitôt, le porte-parole du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) proteste, la vice-présidente de la Commission européenne dénonce la censure et menace de sanctions, le ministre de l’industrie français entre dans la clandestinité, annonçant « suspendre toute activité sur Twitter jusqu’à nouvel ordre » (on imagine la terreur de M. Musk…), cependant que la ministre des affaires étrangères allemande se scandalise que la liberté de la presse puisse se trouver ainsi « activée et désactivée à convenance » (1). Dans les quarante-huit heures, une notice de 26 000 signes (deux pages de ce journal) éclôt sur Wikipédia sous le titre « Le massacre de la nuit du jeudi ».

Pour Danièle Linhart, les ressources humaines sont choyées afin de mieux capitaliser : « De même que…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir