Le Monde Diplomatique (mai 2021) — Bernard GENSANE

Serge Halimi s’étonne que, dans la perspective de l’élection présidentielle, la politique étrangère n’intéresse plus personne : « Que l’on souhaite ou non une alliance de la gauche et des écologistes en vue de l’élection présidentielle française de l’année prochaine, les termes de ce débat ont confirmé l’analphabétisme géopolitique de la plupart des journalistes. Car, à supposer qu’aucune divergence de politique économique et sociale n’interdise aux formations situées à gauche de M. Emmanuel Macron de faire front commun contre lui dès le premier tour du scrutin, peut-on en dire autant pour la politique étrangère ? Le plus étonnant est que cette question n’ait intéressé personne. Les rapports avec les États-Unis, la Chine, la Russie ; la politique de la France au Proche-Orient, en Afrique, en Amérique latine ; la force de frappe ? Aucun de ces sujets ne semble avoir été abordé par les dirigeants de gauche lors de leur rencontre du 17 avril dernier. Mais, loin de s’en montrer surpris, les médias ont préféré réserver leur glose à des questions aussi décisives pour l’avenir du pays que les repas végétariens dans des cantines scolaires de Lyon, les « réunions non mixtes » d’un syndicat étudiant ou le refus d’une subvention à un aéro-club de Poitiers. »

Pour Jean-Michel Dumay, la justice est au bord de l’implosion : « Tandis que le garde des sceaux Éric Dupond-Moretti, en conflit avec les personnels de justice, inscrit ses réflexions d’ancien avocat pénaliste dans un projet de loi hétéroclite, la France consacre toujours aussi peu d’argent à sa justice. Magistrats, greffiers et agents administratifs subissent une pénurie ancienne qui les use et un empilement de réformes, sans vision globale, qu’ils n’absorbent plus. »

Á lire un fort dossier sur le génocide au Rouanda, à commencer par l’article de Bobacar Diop sur l’énigmatique silence africain : « La faillite de la « communauté internationale », qui a livré à la mort huit cent mille Tutsis du Rwanda, fait l’objet d’abondantes analyses depuis 1994. Mais comment comprendre le silence des États et des intellectuels africains tandis que se perpétrait, au vu et au su de tous, le dernier génocide du XXe siècle ? Aujourd’hui encore, des assassins vivent tranquillement un peu partout sur le continent. »

Pour Évelyne Pieiller, la résilience est partout et la résistance nulle part : « Jusqu’où aller dans la mise en œuvre de nouvelles contraintes, et comment y…

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Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir