Le Monde Diplomatique (mai 2022) — Bernard GENSANE

Pour Serge Halimi, la réélection du président Macron s’est faite sous le signe du cynisme : « Le résultat des élections législatives des 12 et 19 juin prochains précisera l’ampleur du mandat du président Emmanuel Macron et les contours de son programme. L’épuisement du système politique français ainsi que son absence criante de représentativité ajoutent au désenchantement général, alors que s’accroît le mécontentement social. »

Jean-Yves Dormagen, Stéphane Fournier et Guillaume Tricard voient dans l’élection présidentielle française trois blocs perdants :

« Même si les votes favorables à M. Emmanuel Macron ont progressé avec le revenu et l’âge des électeurs, ces données ne résument pas la sociologie électorale du dernier scrutin présidentiel. Les positions par rapport à l’Europe, aux vaccins, à l’islam, à l’urgence écologique ont souvent joué un rôle décisif, tout comme le niveau de défiance envers le « système ». »

Pour Alain Gresh, le Sud refuse de s’aligner sur l’Occident en Ukraine :

« Contrairement à la majorité des nations occidentales, États-Unis en tête, les pays du Sud adoptent une position prudente à l’égard du conflit armé qui oppose Moscou à Kiev. L’attitude des monarchies du Golfe, pourtant alliées de Washington, est emblématique de ce refus de prendre parti : elles dénoncent à la fois l’invasion de l’Ukraine et les sanctions contre la Russie. Ainsi s’impose un monde multipolaire où, à défaut de divergences idéologiques, ce sont les intérêts des États qui priment. »

Pour Akram Belkaïd, la guerre en Ukraine fait revenir le spectre de la famine : « La brutale diminution des exportations céréalières ukrainiennes et les sanctions imposées à Moscou provoquent la hausse des prix sur les marchés. Les pays importateurs cherchent de nouveaux fournisseurs tandis que près de 1,7 milliard d’individus pourraient subir des pénuries. »

Pierre Conesa ironise sur les intellectuels en treillis : « Si tous les dirigeants politiques cherchent à justifier leurs interventions militaires auprès de leurs populations, cette opération prend dans les démocraties occidentales une forme particulière imposée par l’emprise des médias. Faire de la guerre une « juste cause », diaboliser l’ennemi, héroïser les alliés, précipiter les décisions, tel est le rôle imparti aux experts et intellectuels. »

Philippe Descamps et Ana Otašević estiment qu’en Bosnie se continue une guerre par d’autres moyens :

« La…

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Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir