Le Monde Diplomatique, mars 2021 — Bernard GENSANE

Pour Serge Halimi et Pierre Rimbert, le journalisme est devenu un journalisme de guerres culturelles : le juste milieu ne rapporte plus. Hier assise sur la manne publicitaire, la presse modérée recherchait une audience de masse et la cajolait en simulant l’objectivité. La recette change. Désormais, les médias prospèrent en alimentant les guerres culturelles auprès de publics polarisés et mobilisés. Pour le meilleur ou pour le pire. Et sous le regard vigilant, parfois sectaire, de leur propre lectorat.

Frédéric Pierru, Frédérick Stambach et Julien Vernaudon explique pourquoi les brevets sont un obstacle aux vaccins pour tous : « Bien qu’elles aient mis au point les vaccins anti-Covid-19 avec des flots d’argent public, les compagnies pharmaceutiques les vendent aux plus offrants. Tout au plus acceptent-elles d’en garder des doses dans leurs nations d’origine. Et si les gouvernements imposaient la levée du droit de propriété intellectuelle, afin que les pays qui le peuvent produisent pour les autres ? »

Jordan Pouille raconte l’histoire d’Alibaba, une épopée chinoise : « Grâce à la collecte des données personnelles de ses clients et à son idylle avec le régime chinois, Alibaba est devenu un puissant acteur mondial du commerce électronique, de la finance en ligne et de la santé. Aujourd’hui, Pékin prend conscience de sa dépendance envers ce conglomérat qui fait trembler les banques. Il espère que la population se détournera progressivement de son fondateur, M. Jack Ma.

Dominique Pinsolle s’intéresse à la nouvelle stratégie de l’exécutif qui consiste à interdire les groupes radicaux pour mieux régner : « Alors que la ministre de l’enseignement supérieur entend purger l’université de l’« islamo-gauchisme », le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » prévoit d’instaurer un contrôle idéologique des associations. Dans cette entreprise d’élimination des pensées qui le dérangent, le gouvernement recourt également à la dissolution administrative, en vertu d’une loi votée en janvier 1936. »

Renaud Lambert se demande si la démocratie est durablement possible en Amérique latine : « Cette année, nombre de citoyens latino-américains voteront pour élire des présidents, comme au Pérou ou au Chili, ou pour renouveler les Parlements, comme au Mexique et en Argentine. Après les progrès des années 2000, certains pays connaissent toutefois un raidissement politique préoccupant. Les populations du sous-continent…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir