Dans son éditorial, Serge Halimi dénonce la marche forcée de la numérisation, qu’il qualifie de maltraitance institutionnelle : « Conduite à marche forcée, la numérisation de l’accès aux services publics s’applique désormais à des démarches aussi indispensables qu’une demande d’état civil, le règlement d’un impôt, l’obtention d’un permis de séjour. Pourtant, l’obligation de recourir à Internet dans ces domaines et dans beaucoup d’autres liés à la vie quotidienne (voyages, réservations, tenue de comptes) réclame un effort particulier de ceux qui sont les moins en mesure de le fournir, faute du matériel requis, des savoirs informatiques, d’une assistance des proches. Pour eux, la « start-up nation » de M. Emmanuel Macron s’apparente à une peine d’exil dans leur propre pays.
Dès les premiers mots du rapport qu’elle consacre au rôle croissant du numérique dans la relation entre l’administration et ses usagers, la défenseure des droits Claire Hédon donne le ton : « Dans les permanences de nos délégués territoriaux arrivent des personnes épuisées, parfois désespérées, qui font part de leur soulagement à pouvoir, enfin, parler à quelqu’un en chair et en os. » Les scènes poignantes de Moi, Daniel Blake, le film de Ken Loach dans lequel un chômeur britannique fait face à des procédures administratives d’autant plus inhumaines qu’elles sont informatisées, se rejouent quotidiennement en France. Treize millions de personnes, soit une sur cinq, y galèrent avec le numérique sans que les responsables politiques se soucient de leur existence.
Un article d’Hélène Richard et Anne-Cécile Robert écrit avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie : “ Le conflit ukrainien entre sanctions et guerre ” : « En reconnaissant l’indépendance de deux régions séparatistes, le président Vladimir Poutine a porté atteinte à l’intégrité de l’Ukraine et accéléré la spirale des sanctions occidentales contre la Russie : liste noire de dirigeants, embargos, restrictions financières… Bien que ces mesures soient rarement efficaces, Washington et l’Union européenne en font un usage croissant. »
Frédéric Le maire se demande s’il faut craindre l’inflation : « Confrontés aux soubresauts de l’économie mondiale, les dirigeants politiques ressemblent aux plombiers des dessins animés. Dépourvus d’outils pour colmater une fuite d’eau, ces derniers utilisent leurs mains… mais le liquide finit toujours par rejaillir ailleurs. Déflation ou bulles…
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Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir