Le Monde Diplomatique (novembre 2021) — Bernard GENSANE

Dans son éditorial du Monde Diplomatique de novembre 2021, Serge Halimi explique comment la Grèce est redevenue exemplaire : « Athènes vient d’offrir un Noël anticipé à ses armées : vingt-quatre avions de combat Rafale et trois frégates dernier cri, en attendant des F-35 et des hélicoptères Sikorsky, sans oublier drones, torpilles et missiles. Les officiers grecs ne seront pas seuls à la fête puisque des groupes d’armement français, Dassault en particulier, comptent au nombre des principaux fournisseurs d’Athènes.

Il y a six ans pourtant, les autorités européennes et le Fonds monétaire international (FMI) — la « troïka » — imposaient leur férule à un pays ruiné, asphyxié, ravalé au rang de protectorat. Ils passaient la moindre de ses dépenses à la paille de fer afin de contraindre la Grèce à rembourser une dette dont même le FMI admettait le caractère « insoutenable ». Encouragée par l’Allemagne, la « troïka » s’était acharnée contre les dépenses sociales. S’ensuivirent des hausses fulgurantes des taxes et des cotisations maladie, un report à 67 ans de l’âge de la retraite (dont les pensions furent amputées quatorze fois de suite), des baisses des allocations-chômage et du smic (de 32 % pour les moins de 25 ans), des hôpitaux bondés privés de moyens et de médicaments, etc.

Pour Benoît Bréville, la préférence nationale est un remède de charlatan : « À six mois de l’élection présidentielle en France, l’extrême droite monopolise la scène médiatique et politique. Ses deux candidats potentiels, Mme Marine Le Pen et l’éditorialiste xénophobe Éric Zemmour, totalisent 35 % des intentions de vote dans les sondages — une situation inédite. Profitant de l’atonie et de la dispersion des forces de gauche, ils imposent leurs thèmes. Parmi ceux-ci, entre le « grand remplacement » et la menace islamiste, la préférence nationale occupe une place de choix. »

Gilles Favarel-Garrigues et Laurent Gayer dénoncent le temps des justiciers autoproclamés : « Milices surveillant les frontières, bandes organisées pourchassant les comportements « immoraux », redresseurs de torts solitaires suppléant des forces de police « débordées » ou « trop faibles » : un peu partout dans le monde, des gens prennent la justice en main, au nom d’une conception souvent réactionnaire de la loi. Une pratique que les réseaux sociaux relaient et amplifient. »

Pour Paul Pasquali, l’ascenseur social a toujours été en panne : « Souvent centrés sur la…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir