Le Monde Diplomatique (novembre 2022) — Bernard GENSANE

Pour Serge Halimi, la gauche est désarmée face à la guerre : « De Jean Jaurès à Aristide Briand, de Lénine à Clara Zetkin, lorsqu’une guerre éclatait en Europe et menaçait de l’ensevelir, tribuns de gauche et manifestants pacifistes donnaient de la voix. Rien de tel dans le cas de l’Ukraine. Alors que le conflit s’envenime et que les médias s’enflamment, la gauche européenne est aphone. »

Pour Hélène Richard, dans la guerre d’Ukraine, les sanctions sont à double tranchant : « Il y a quelques mois, les dirigeants européens voulaient croire que la « guerre économique et financière totale » lancée contre Moscou serait une promenade de santé. « La Russie est un très grand pays et un grand peuple (…) mais c’est à peine plus que le PIB [produit intérieur brut] de l’Espagne », indique le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton sur RTL, le 1er mars, tout en assurant que son « impact sera faible » en Europe. Six mois après la première salve de sanctions occidentales, l’économie russe accuse le coup, mais l’effondrement n’a pas eu lieu. Le Fonds monétaire international (FMI) tablait, en mars, sur une récession de 8,5 %. La Banque mondiale parle désormais d’une chute du PIB de 4 %. À ce rythme, la richesse du pays est loin d’être « divisée par deux », comme l’annonçait le 26 mars dernier, à Varsovie, le président américain Joseph Biden devant un parterre de Polonais. »

Marie-Pierre Rey se souvient d’une époque où la Russie avait perdu la guerre de Crimée : « Largement oubliée dans les pays qui, tels la France et le Royaume-Uni, l’ont gagnée, la guerre de Crimée (1853-1856) fait l’objet d’un souvenir vibrant en Russie, qui l’a pourtant perdue… »

Jonathan Sperber revient sur Marx et la question d’Orient : « Abject, canaille, reptilien… Karl Marx ne portait pas le tsarisme russe dans son cœur. Aussi, quand la guerre de Crimée éclate, se passionne-t-il pour ce conflit, dont il fait une lecture toute particulière. »

Michael Zemmour se demande s’il va bientôt attendre 70 ans pour prendre sa retraite : « Fin 2019, la mobilisation contre la réforme des retraites avait relayé celle des « gilets jaunes ». En sera-t-il de même fin 2022, après que l’automne a été marqué par des grèves dans les raffineries et certains services publics pour obtenir des augmentations salariales ? Les premières annonces du gouvernement suggèrent des mesures qui accéléreraient la baisse du montant des pensions. »

Marc Lenormand…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir