Le Monde Diplomatique, septembre 2021 — Bernard GENSANE

Selon Serge Halimi, « une armée occidentale ne peut pas être vaincue. Sa défaite est nécessairement provoquée par des politiciens sans colonne vertébrale et par des auxiliaires locaux qui détalent sans combattre. Depuis plus d’un siècle, ce mythe du coup de poignard dans le dos a nourri les ruminations des va-t-en-guerre ainsi que leur désir de revanche. Laver un affront signifie préparer l’affrontement qui suit. Pour effacer le « syndrome du Vietnam » et surtout le traumatisme de l’attentat ayant tué 241 soldats américains à Beyrouth le 23 octobre 1983, le président Ronald Reagan envahit la Grenade deux jours plus tard. Qu’en sera-t-il avec les images de l’aéroport de Kaboul, humiliantes pour les États-Unis, terrifiantes pour ceux qui les ont servis ? »

Le Diplo ouvre un dossier sur “ Les guerres sans fin ” : « Les images simultanées de civils s’agrippant aux avions américains pour quitter Kaboul et des talibans installés dans le bureau présidentiel resteront comme les symboles d’une guerre ingagnable. La France, engagée au Sahel dans le même genre d’entreprise, devrait en tirer les leçons. Les insurgés afghans sont arrivés au pouvoir au terme d’une campagne-éclair car ils ont su s’implanter dans le pays. Épuisée par des décennies de guerre, la population aspire à la paix, comme en témoigne l’envoyé spécial du mensuel ; de leur côté, les pays voisins s’apprêtent à négocier. Le bilan humain, financier et démocratique est sans appel.

Pour Alain Garrigou, l’abstention lors des dernières élections en France fut « éloquente » : « L’animation politique que suscite en France l’élection présidentielle d’avril 2022 paraît avoir déjà fait oublier le niveau exceptionnel de l’abstention lors des derniers scrutins municipaux, départementaux, régionaux. En particulier au sein des catégories populaires et chez les jeunes. Que s’est-il alors passé ? Une tradition historique qui remontait à 1848 aurait-elle soudain pris fin ? »

Au Pérou, Romain Migus a observé « deux mondes face à face : « Longtemps, il a semblé qu’au Pérou les échecs de la droite ne profitaient qu’à la droite. Personne ne s’attendait donc à ce que la crise économique, politique et sanitaire actuelle se traduise par l’arrivée d’un homme de gauche au sommet de l’État. Sans majorité parlementaire dans un pays au Congrès tapageur, le nouveau président Pedro Castillo dispose toutefois d’une marge de manœuvre réduite. »

Á Socotra, explique Quentin…

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Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir