La Coupe du monde 2026, prévue aux États-Unis, au Canada et au Mexique, pourrait devenir la plus destructrice sur le plan climatique de l’histoire du football. D’après une étude menée par le réseau Scientists for Global Responsibility, l’édition, élargie à 48 équipes (au lieu de 32) et 104 matches, devrait générer plus de 9 millions de tonnes d’équivalent CO2, soit presque deux fois plus que les dernières éditions, y compris celle organisée au Qatar en 2022. Le recours massif à l’avion, lié à la dispersion géographique des sites, en est la principale cause.
À cela s’ajoute une autre source d’inquiétude : le partenariat de la Fédération internationale de football (Fifa) avec le géant pétrolier saoudien Aramco. Selon les auteurs, ce type d’alliance donne une visibilité et une légitimité accrues à un des plus gros producteurs mondiaux d’énergies fossiles, renforçant indirectement ses ventes. Ils estiment que cette exposition médiatique pourrait entraîner, à l’échelle mondiale, près de 30 millions de tonnes supplémentaires de CO2 liées à l’activité d’Aramco en 2026. Une manière de dire que la Fifa, par ses choix de partenariats, contribue aussi à freiner tout effort de décarbonation globale.
L’étude alerte également sur les conditions extrêmes dans plusieurs stades : 8 des 16 enceintes nécessiteraient des aménagements urgents pour éviter des dangers liés à la chaleur pour les joueurs et les spectateurs. À Dallas, par exemple, des températures dépassant les 35 °C sont monnaie courante en juin et juillet, période à laquelle la compétition sera organisée.
Les chercheurs appellent la Fifa à une refonte de sa stratégie environnementale : limiter le nombre d’équipes, revoir les exigences sur les stades et exclure les sponsors les plus polluants. « La Fifa agit comme si la crise climatique n’existait pas », déplore Andrew Simms, coauteur du rapport,…
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