Le moustachu avec un bic noir [2/3]

Revoilà Fabien Drouet. Nos lecteurs ont déjà eu l’occasion de goûter la parfaite logique de ses récits absurdes. Cette fois, il entreprend de raconter une réalité d’une banalité absolue, absolument fascinante : la mort. Telle qu’il nous la décrit, elle a l’air aussi ennuyeuse, poilante et injustement gouvernée, que la vie. Il n’y a jamais assez de vin ni de cigarette, mais on y croise un sèche cheveux bleu pétrole ainsi qu’un chœur de cinquante gorilles. Heureusement, nous savons que la mort n’est rien de cela. La mort n’est rien que le rien. Raison de plus pour vivre bien, en marchant sur la tête des rois, comme nous avons répondu récemment à une pétulante dame italienne de 103 ans qui nous disait sa terreur de mourir.

S.Q.

Le premier épisode du moustachu avec un bic noir est accessible ici.

Bonjour Jean-Pierre,

ce travail, même à mi-temps, est une excellente nouvelle. Je t’avoue ne pas être contre le fait que tu me rembourses ce que, même mort, tu me coûtes encore. Sache que je paie toujours l’abonnement à Foot Prime Ligue 1 Uber Eats (14,99 / mois) et que ton enterrement m’a coûté cher.

Je conçois qu’il soit logique (après tout, ne suis-je pas ta femme ?) que je participe à ces frais, mais il me paraît plus sain que je le fasse de manière proportionnée.

Cela te conviendrait-il si nous faisions cinquante-cinquante ?

Si oui, voici mon calcul :

Je ne sais pas du tout combien ces 724,39e représentent en Pandémonios (drôle de nom pour une monnaie ! (quand je suis seule à la maison, je n’arrête pas de dire « un pandémonio s’il vous plaît ! » parce que cette phrase me fait rire et qu‘elle est agréable à prononcer : « Un pandémonio s’il vous plaît ! Un pandémonio ! »…

Et quand je me lasse de cette phrase, c’est bien simple, je change le montant : « Deux pandémonios s‘il vous plaît ! »… « Cinq pandémonios s’il vous plaît ! »… Ce qui me permet de diversifier un peu la régalade).

Ici, on s’occupe comme on peut. Et rire n’est pas un luxe lorsque les temps sont durs.

« Douze pandémonios s’il vous plaît ! ».

Les temps sont durs ; je l’admets volontiers, mais tout à coup je me pose une question (désolé mais je réfléchis en écrivant et j’écris en réfléchissant) : as-tu déjà entendu quelqu’un déclarer que les temps n’étaient pas durs, mais mous voire flasques, qu’ils étaient débonnaires, anti-autoritaires, que les temps étaient faciles et élastiques au point d’en être négociables ?

724…

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Auteur: lundimatin