Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont très vulnérables au chaos climatique

Beyrouth (Liban), correspondance

Alors que l’Égypte accueille la COP27 à Charm el-Cheikh du 6 au 18 novembre, plusieurs scientifiques s’alarment des nombreuses conséquences du changement climatique sur la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena).

Un rapport récent, dirigé par l’Institut de Chypre et publié dans la prestigieuse revue scientifique Reviews of Geophysics, indique que l’augmentation de la température observée dans la région a été presque deux fois plus rapide que la moyenne mondiale. La poursuite du statu quo entraînera un réchauffement régional moyen supplémentaire pouvant atteindre 5 °C avant la fin de ce siècle, ce qui déstabilisera largement les écosystèmes et perturbera profondément les sociétés. « L’accélération du réchauffement régional s’est aggravée au cours des quatre dernières décennies. La région Mena, déjà soumise à des contraintes environnementales, est considérée comme particulièrement vulnérable au changement climatique », indique George Zittis, chercheur associé au Centre de recherche sur le climat et l’atmosphère de l’Institut de Chypre et auteur principal du rapport.

Du fait de son rôle dans la production d’hydrocarbures et de son utilisation croissante de combustibles fossiles, le Moyen-Orient est en train de devenir l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone et de méthane), avertit George Zittis. Il participe ainsi à l’accélération du réchauffement planétaire et donc de la région Mena, où les conséquences sont plus marquées qu’ailleurs.

C’est dans cette partie de la planète que l’on retrouve les canicules saisonnières les plus longues du monde — l’intensité moyenne de la canicule augmente de 50 % par décennie. L’été dernier, de nombreuses villes en Irak se sont rapprochées des températures les plus importantes jamais enregistrées sur Terre par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). De leur côté, les pays du Golfe ont été frappés de plein fouet par des vagues de chaleur, avec des températures surpassant les 50 °C en Arabie saoudite, au Koweït et à Oman.

L’effet domino de la crise climatique

En plus des épisodes de chaleur, qui devraient être plus extrêmes et fréquents, les régions adjacentes à la mer Méditerranée devraient connaître une baisse des précipitations allant de 20 à 40 %. Les sécheresses devraient quant à elles durer jusqu’à 90 % plus longtemps.

La région est également particulièrement sensible au phénomène de…

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Auteur: Reporterre