Le mythe du complot — Charles EISENSTEIN

L’autre jour, j’ai lu une critique du Couronnement qui m’a amusée : l’auteur était absolument persuadé que j’étais un adepte des théories du complot qui n’affichait pas sa couleur. Il était si persuasif que j’ai failli y croire moi-même.

En fait, qu’est-ce qu’une théorie du complot ? Le terme est parfois utilisé contre quiconque remet en question l’autorité, s’oppose aux paradigmes dominants ou pense que des intérêts cachés influencent nos institutions. À ce titre, c’est une façon d’étouffer toute pensée dissidente et d’intimider ceux qui tentent de s’opposer aux abus de pouvoir. Nul besoin d’abandonner toute pensée critique pour croire que les institutions ayant du pouvoir agissent parfois de connivence avec certains intérêts, conspirent, dissimulent des informations et sont corrompues. Si c’est ce que l’on entend par théorie du complot, il est évident que certaines de ces théories sont vraies. Vous souvenez-vous de l’affaire Enron ? de l’Irangate ? de l’affaire COINTELPRO 1 ? du scandale du Vioxx ? des armes de destruction massive en Irak ?

Pendant la crise du Coronavirus, des théories du complot d’un autre niveau sont arrivées sur le devant de la scène qui vont bien au-delà des récits isolés de collusion et de corruption et qui postulent que le complot est un principe essentiel pour expliquer le fonctionnement du monde. Nourrie par la réponse autoritaire à la pandémie – qu’ils soient justifiables ou non, le confinement, la quarantaine, la surveillance et le traçage numérique, la censure de toute désinformation, la suspension de la liberté de réunion et d’autres libertés individuelles, etc. sont bel et bien autoritaires – cette théorie de l’archi-complot soutient qu’une cabale d’initiés malveillants et avides de pouvoir a délibérément créé la pandémie…

Auteur : Charles EISENSTEIN
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