Le Nationalisme Occidental – Notes en marge du conflit en Ukraine — Djamel LABIDI

La situation était bloquée. La Russie est-elle donc entrée en Ukraine avant que l’OTAN n’y rentre ? L’Occident n’a-t-il pas voulu pousser la Russie à la faute, et transformer ainsi, triomphant aux yeux de son opinion, la victime en coupable ?

Vérité et mensonge

Kipling disait « La vérité est la première victime de la guerre ».

Aujourd’hui l’invasion par la Russie de l’Ukraine est mise à profit, en Occident, pour proposer un récit rétroactif du fil des évènements ayant conduit à la décision russe d’entrer en Ukraine. On accuse Vladimir Poutine de duplicité, de mensonge sur ses intentions réelles. Que l’invasion ait été préparée de longue date, c’est probablement vrai, mais cela ne prouve rien, ou seulement qu’il ne se faisait aucune illusion sur l’application des accords de Minsk par les ukrainiens et les occidentaux, ce qu’il continuait sans cesse de réclamer. Il s’était préparé, dit-on, mais gouverner n’est-ce pas prévoir ?

Toutes ces accusations de mensonge reposent sur les affirmations du Président Macron après ses rencontres avec le président Poutine. Or tout le monde le sait, Emmanuel Macron n’a cessé de rapporter les paroles de Vladimir Poutine, disons, approximativement, et en leur faisant dire, probablement par souci de bien faire et de conforter son rôle, plus qu’elles ne disaient. D’ailleurs, chaque fois, et très vite après les conversations, intervenaient une correction ou un démenti du président russe. Si le Président russe avait été si fourbe et machiavélique qu’on le dépeint, il aurait au contraire laisser dire pour mieux tromper l’adversaire. Pourtant tous les documents médiatiques existent où Vladimir a dit exactement ce qu’il demandait, la neutralité de l’Ukraine, le danger extrême de la situation en parlant même « d’une guerre où il n’y aurait pas de vainqueurs » . Il a rassemblé cette armée, ce qui voulait dire clairement que sans accord, il allait agir pour sortir de cette impasse de près de 8 ans. Pouvait-on être plus clair ?

On dit aussi maintenant, chez les hommes politiques occidentaux et dans les médias qui les relaient, que la question centrale, celle du refus total et déterminé des russes de l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN, n’est qu’un faux problème, un faux débat puisque « l’Ukraine ne menace pas la Russie, n’étant pas dans l’OTAN, mais que c’est la Russie qui la menace et que, preuve en est, elle l’agresse ». Merveille de sophisme. Selon un tel argument, une menace n’existerait que si…

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Auteur: Djamel LABIDI Le grand soir