Le Noël de l'OTAN

Noël festif au quartier général de l’OTAN

© OTAN, 2020

Changement de vocation pour l’armée française, après ses déboires africains ? Depuis février dernier, elle délaisse partiellement le sud, et se déploie vers le « flanc est » de l’Europe, au titre de ce que l’état-major appelle un « dispositif militaire aux capacités renforcées » :

• sans relation avec la crise ukrainienne, au titre de son tour de commandement qui était prévu pour toute cette année, la France fournit depuis janvier dernier les composantes terrestres, aériennes et NRBC de l’état-major de la force de déploiement rapide de l’OTAN, la Nato Response Force (NRF), et « arme » ainsi l’unité qui a la disponibilité opérationnelle la plus grande au sein de l’Alliance ;

• elle a accepté d’être la « nation-cadre » du bataillon Aigle, déployé dans l’urgence début mars en Roumanie, à Cincu, à 200 kilomètres de la frontière ukrainienne (qui comprend 800 soldats français, renforcés récemment d’une douzaine de chars Leclerc, ainsi que des militaires néerlandais et roumains) ;

• la France a également fourni un système anti-aérien Mamba, équipé de missiles Aster, avec une centaine de servants, pour la protection du port stratégique roumain de Constanta (par où transitent une partie des céréales produites en Ukraine) ;

• elle continue de participer en Estonie au battle group multinational Lynx, sous commandement britannique (300 hommes) ;

• et à assurer, par roulement, la police du ciel dans les États baltes, depuis la Lituanie, avec actuellement une escadrille de quatre Rafale (100 personnels) ;

• elle participe également à la surveillance et à la protection du ciel en Pologne ;

• elle assure aussi au profit de l’OTAN des patrouilles d’observation (avions-radar Awacs opérant le long de la frontière ukrainienne) ;

• la marine nationale française participe aux deux groupes maritimes OTAN, — Atlantique-Mer du Nord et Méditerranée — ainsi qu’aux deux groupes alliés de guerre anti-mines ;

• depuis la mi-novembre, ces capacités navales sont décuplées grâce à la mission en Méditerranée orientale du groupe aéronaval français (GAN) autour du porte-avions Charles de Gaulle, dont c’est le deuxième déploiement cette année (avec une quinzaine de Rafale, plusieurs frégates, un sous-marin d’attaque, et plus de deux mille marins) : cette projection de puissance sous le signe de la « haute intensité », se fait en partie au…

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Auteur: Philippe Leymarie