Le nord de l'Inde écrasé par des chaleurs inhumaines

Encore plusieurs jours à tenir. Le département météorologique indien (IMD) a prédit que la vague de chaleur qui frappe actuellement le nord de l’Inde est partie pour durer. Les températures pourraient même « augmenter d’environ 2 °C dans la plupart des régions du nord-ouest de l’Inde, avant de chuter ».

Depuis deux mois, le thermomètre monte de façon anormale dans tout le nord de l’Inde. Le mois de mars a été le plus chaud enregistré depuis 122 ans. Il fait 45 °C dans l’Uttar Pradesh (240 millions d’habitants), dans le Madhya Pradesh (80 millions d’habitants) et dans le Rajasthan (70 millions d’habitants), une température record pour le mois d’avril de 48 °C a été relevée.

De plus en plus d’incendies

« Les températures augmentent rapidement dans le pays, et beaucoup plus tôt que d’habitude », a averti mercredi le Premier ministre indien Narendra Modi, mettant en garde contre « une augmentation des incendies à divers endroits ».

Les agriculteurs sont les premières victimes. « Ma ferme et mes récoltes ont pris feu », témoigne pour Reporterre Paritosh Upadhyay, de la région de Chandauli dans l’Uttar Pradesh. « Nous avions dépensé plus de 60 0000 roupies [environ 800 euros] pour cette récolte de blé. De tels incendies sont de plus en plus fréquents et nous ne recevons aucune compensation », regrette ce paysan.

De jeunes pousses de canne à sucre sur une terre craquelée par la chaleur dans l’Uttar Pradesh. Unsplash / Ashwini Chaudhary

« Cette année, j’ai renoncé à semer à cause de la chaleur torride, en plus de la hausse des prix du carburant », raconte de son côté Dharmendra Singh, un fermier de la région de Mirzamurad dans l’Uttar Pradesh. « Je savais que nous ferions uniquement face à des pertes en essayant de planter, d’autant que la main d’œuvre se fait de plus en plus rare car elle migre vers les grandes villes pour gagner de l’argent. »

L’Inde comptait exporter du blé sur les marchés mondiaux alors que la guerre en Ukraine a fait exploser la demande. Mais l’impact de cette canicule sur les stocks déjà amoindris par la pandémie devrait faire voler ces espoirs en éclat. « Nous allons être en déficit de production pour notre propre population », prédit Devinder Sharma, expert en agriculture.

« Les plus défavorisés qui continuent à travailler s’exposent à d’énormes risques »

Les villes sont elles aussi à l’arrêt. À 45 °C, « l’activité économique est paralysée et les plus défavorisés qui…

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Auteur: Reporterre