Le nouveau système de change en ligne de l’Afrique permettra d’effectuer des paiements transfrontaliers en monnaie locale : ce qu’il faut savoir

Le coût élevé des paiements transfrontaliers sur le continent africain a poussé les gouvernements du continent à chercher des options pour régler les échanges commerciaux et autres transactions dans les monnaies locales. Cela a donné naissance au Système panafricain de paiement et de règlement, dont la mise en service est prévue pour 2024 sous la direction du Kenya.
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L’économiste du développement Christopher Adam, qui a étudié les politiques de change des pays africains, répond à quelques questions clés.
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Pourquoi les pays africains sont-ils exposés sur le marché international des devises ?

Il y a trois raisons principales. Premièrement, les économies africaines sont de petite taille et, en tant que telles, dépendent fortement du commerce avec le reste du monde. Leurs exportations sont dominées par les matières premières, notamment le pétrole et le gaz, les minerais et les cultures de rente. Du côté des importations, ils achètent toute une série de biens – des produits de base essentiels qui ne sont pas produits dans le pays, tels que la nourriture, les médicaments, les biens d’équipement et l’énergie. Une grande partie de ces produits provient de la Chine et d’autres grandes économies du Nord. Mais comme les pays africains sont petits par rapport à leurs partenaires commerciaux, ils ont rarement le pouvoir de déterminer les prix des importations et des exportations. Ils n’ont aucune influence sur les prix. Et comme les prix mondiaux sont fixés dans les principales monnaies de réserve du monde (le dollar américain, l’euro, le yen et le renminbi), les pays africains sont exposés aux fluctuations de ces prix mondiaux.

Deuxièmement, le commerce “intra-africain” représente encore une proportion relativement faible du commerce total des pays africains.

Enfin, comme les monnaies des pays africains ne peuvent généralement pas être échangées directement dans les transactions internationales, le dollar reste…

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Auteur: Christopher Adam, Professor of Development Economics, University of Oxford