Le nouvel exemple romain

Les membres du synode romain qui s’est tenu du 4 au 29 octobre 2023 ont adressé une lettre au peuple de Dieu. Ne serait-ce pas là un bel acte prophétique, qui n’en constitue pas moins une divine surprise ?

Surprise devant une adresse universelle pour un texte écrit non par le pape mais par des délégués au synode. Non qu’ils prétendent le remplacer, mais rassemblés, hommes et femmes, au nom de leur baptême, ils semblent être animés d’une nouvelle conscience née de cette expérience, la conscience de pouvoir parler à tous, au nom de tous.

Surprise aussi parce que la loi du genre est que ce soit le pape qui conclue le synode qu’il a lui-même initié. Il ne s’agit pas là d’un désordre protocolaire, mais d’un signe nouveau : l’Église n’est pas le pape et inversement. Cela va sans dire mais aux yeux de l’histoire, cette vérité reste parfois cachée. Il fallait la redire clairement depuis Rome. C’est fait !

Surprise enfin, car, sans perdre de vue la raison du synode, une Église qui fonctionne mieux, ses membres ont gardé devant les yeux notre monde déchiré par la guerre et les grandes injustices, « le monde dans lequel nous vivons, et que nous sommes appelés à aimer et à servir » selon les termes de la lettre.

De cette lettre, je veux retenir la posture d’écoute. Humblement, les pères et mères du synode se disent à l’écoute et appellent l’Église entière à l’être. Une écoute multidirectionnelle. D’abord envers « les plus pauvres », ce qui exige « un chemin de conversion, qui est aussi un chemin de louange », dit le texte. Ensuite l’écoute des « laïcs, femmes et hommes, tous appelés à la sainteté », des « familles », « de celles et ceux qui souhaitent s’engager dans des ministères laïcs ou dans des instances participatives de discernement et de décision ». La synodalité n’étant pas une arme du peuple contre les clercs, l’écoute sera aussi celle de « la…

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Auteur: Arnaud Alibert