« Le nucléaire me fait très peur » : Ces militants qui s'opposent aux nouveaux réacteurs

Tours (Indre-et-Loire), reportage

« Ça prend du temps de passer de la prise de conscience à l’engagement. » À 37 ans, Claire s’est investie « petit à petit » dans la lutte antinucléaire jusqu’à participer à son premier rassemblement jeudi, à Tours. « J’ai une formation d’ingénierie, donc j’ai été formée pour croire que le nucléaire était la bonne solution », raconte-t-elle.

Des rencontres sur la lutte féministe à Bure — où un centre d’enfouissement des déchets radioactifs est en projet — puis une projection du film du Comité Centrales, Notre Terre mourra proprement, l’ont conduite vers le réseau Sortir du nucléaire (SDN) Touraine, présent jeudi.

À l’origine, la date de la mobilisation devait coïncider avec la réunion de la Commission nationale du débat public (CNDP), organisée dans le cadre de la concertation sur la construction de six nouveaux réacteurs EPR.

Un débat ignoré par le gouvernement qui, sans attendre les résultats des échanges, a lancé un projet de loi pour accélérer les procédures liées aux nouvelles installations. Un véritable camouflet pour la CNDP qui a décidé d’annuler la réunion à Tours et de réorienter son débat. Les militants venus de partout en France ont toutefois décidé de maintenir leur manifestation dans les rues de Tours.

« Le nucléaire me fait très peur »

Sur place, Julien, 21 ans, ne nourrissait « aucun espoir » quant à ce débat public. Son engagement, il le vit depuis quelques mois à La Hague, au sein du collectif Piscine Nucléaire Stop : « Le nucléaire me fait très peur, à cause du risque d’accident, de la pollution de l’eau et visuelle. Chez nous, où que tu regardes, tu vois un grand site de retraitement des déchets s’étendre et l’EPR de Flamanville. Alors, accepter une structure nucléaire supplémentaire, ce n’est vraiment pas possible ! »

Il participe à l’organisation de réunions d’information et à la préparation d’un grand carnaval antinucléaire le vendredi 3 mars. « C’est important de créer des moments de vie autour de tout ça. »

La forme que doivent prendre les actions pour susciter les engagements est aujourd’hui une question cruciale. « Je pense que les jeunes militants ne se font aucune illusion sur le gouvernement ou les institutions, souligne Claire. C’est sûrement pour ça que les luttes d’occupation comme sur la zad de Notre-Dame-des-Landes ou contre les mégabassines attirent davantage. »

Pour Mathilde, 25 ans, toute jeune chargée de campagne du Réseau SDN, le recrutement passe par des formations pour lever les freins liés à un sujet qui peut paraître trop technique mais aussi « pour discuter en profondeur des différentes…

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Auteur: Reporterre