Le nucléaire n'est pas bon pour le climat

[1/5 — Le nucléaire n’est pas bon pour le climat] Face aux lobbies qui présentent le nucléaire comme LA solution au défi climatique, Reporterre a mené l’enquête. Comment l’atome s’est-il imposé dans le débat public ? Un accident grave est-il possible en France ? La sobriété n’est-elle pas la meilleure solution à l’urgence climatique ?


Alors, le nucléaire, bien ou mal ? Écoutez cette journaliste du quotidien patronal L’Opinion : « La prétendue impossibilité de démanteler les centrales, la prétendue incapacité à traiter les déchets, relèvent de la fausse information. Et le nucléaire civil, quand on parle de son danger, de ses explosions, a fait dans toute son histoire moins de 1 000 victimes ». D’ailleurs, affirme-t-elle aussi : « Être antinucléaire, c’est l’équivalent climatique d’être antivax : le refus de la raison ».

Dans le fil d’une telle argumentation, on comprend qu’il soit permis d’injurier les responsables politiques qui prétendraient sortir du nucléaire : un nucléariste anonyme règle ainsi son compte à Jean-Luc Mélenchon : « Qu’est-ce qu’il est nul ! » ; un autre renchérit : « Sérieusement, quel abruti. » Et à propos d’une comédienne qui exprime sa crainte légitime d’un accident nucléaire, les « quelle conne » fusent de la part des trolls nucléaristes.

Un patient travail de lobbying

Ces personnages ne se permettraient pas de telles saillies si un patient travail de lobbying n’avait préparé l’opinion, depuis des années, à croire des sornettes.

Comme le disait l’ancien ministre de la Transition écologique François de Rugy, EDF est un des trois lobbies auquel il a été confronté, avec ceux de l’automobile et de la chasse. Le Premier ministre Édouard Philippe était un ancien directeur d’Areva, un des pivots français de la filière nucléaire (devenue Orano après sa quasi-faillite).

Le nucléaire, vert ? (Ici, la centrale nucléaire de Cruas, en Ardèche.) Wikimedia Commons/CC BY-SA 3.0/Maarten Sepp

À Bruxelles, le lobby nucléaire, au sein duquel les Français sont les plus actifs, comptait en 2021 vingt-sept organisations employant 119 personnes et dépensant 7,9 millions d’euros par an pour peser sur les choix européens. Mais, à vrai dire, c’est toute la classe dirigeante française qui constitue le lobby nucléariste, tant par les écoles d’élite Polytechnique et Mines, qui ont formé l’ossature de la filière depuis des décennies, que par la majorité actuelle des partis…

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Auteur: Hervé Kempf Reporterre