Le nucléaire reprend espoir malgré ses déboires

Le World Nuclear Exhibition, le plus grand salon mondial dédié à la production d’énergie nucléaire, ouvre ses portes ce mardi 30 novembre au parc des expositions de Paris Nord Villepinte (Seine-Saint-Denis). Près de 1 000 « hauts décisionnaires internationaux » — gouvernementaux, institutionnels, grands acheteurs — ainsi que « les grands acteurs internationaux de la filière » sont attendus à cet événement porté par le Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (Gifen).

Cette 4e édition, intitulée « L’industrie du nucléaire, un acteur clé pour une société bas carbone et un avenir responsable », entend faire la promotion de l’atome dans la lutte contre le changement climatique. « Le nucléaire représente l’une des technologies clés du futur mix énergétique pour une transition durable vers une société zéro carbone », assure le communiqué de presse, qui annonce une journée spéciale consacrée aux petits réacteurs modulaires.

Une visite au Salon où le nucléaire rêve d’un avenir plein de neutrons

Ce salon se tient alors qu’en France, les décisions sur la relance du nucléaire se profilent avant un véritable débat. Le futur mix énergétique français est censé être neutre en carbone à partir de 2050, conformément aux engagements climatiques de la France. Premier à passer à l’offensive, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité haute tension RTE a dévoilé le 25 octobre six scénarios possibles pour la moitié du siècle. Ils sont présentés comme plus faciles à mettre en œuvre et moins coûteux ceux prévoyant la construction de nouveaux réacteurs à partir de 2035 – mais RTE n’a pas exploré précisément le scénario « Sobriété », qui ne sera présenté qu’en début 2022. Deux jours plus tard, l’association négaWatt a détaillé son propre mix pour 2050, 100 % énergies renouvelables et misant sur la sobriété. Le 24 novembre, Greenpeace et l’institut Rousseau remettaient en cause dans un rapport commun les calculs économiques de RTE qui avantageaient les scénarios nucléaires, en soutenant que le coût du 100 % renouvelable et d’un scénario avec nucléaire « serait d’un ordre de grandeur similaire » en 2050-2060 — à condition de raisonner en coût courant économique (CCE) plutôt qu’en coûts complets annualisés comme RTE. Ce mardi 30 novembre, ce sera au tour de l’Ademe de dévoiler ses quatre scénarios « Transition(s) 2050 », « pour atteindre la neutralité carbone…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre