Le Nutri-score instrumentalisé par l'extrême droite italienne

Pour elle, il s’agit d’un système qui « induit les consommateurs en erreur », ni plus ni moins. Safe Food Advocacy Europe, une organisation européenne, juge très sévèrement le Nutri-score dans un rapport publié le 22 septembre. Même les modifications apportées récemment à l’algorithme du dispositif ne trouvent pas grâce à ses yeux.

 

Cet étiquetage nutritionnel, initié par la France et désormais utilisé dans sept pays européens, pourrait être imposé à tous les produits alimentaires en Europe en 2023. La Commission européenne planche actuellement sur la question. Objectif : aider le consommateur à choisir les aliments les plus sains. Le logo doté de cinq lettres (de A à E) et de cinq couleurs (du vert foncé au rouge) permet de repérer facilement les aliments en fonction de leur qualité nutritionnelle. Plusieurs centaines de marques l’affichent déjà sur l’emballage de leurs produits.

 

Or, l’outil serait « inefficace », avec « des incohérences, des lacunes et des défauts » et « basé sur des critères incomplets et trop simplistes », selon Safe, qui se présente comme la « seule ONG basée à Bruxelles spécialisée dans la protection et la représentation des consommateurs européens dans le secteur alimentaire »

Luigi Tozzi, directeur adjoint de Safe, s’explique auprès de Reporterre : « Notre rapport montre qu’il existe une corrélation entre des aliments ultratransformés et des scores positifs avec le Nutri-score, au-delà du type de classement qui est donné. » Il estime que le système d’étiquetage nutritionnel le plus adapté devrait éviter de promouvoir des aliments ultratransformés.

« L’étude compare ce qui n’est pas comparable »

 

« Nous ne sommes pas du tout d’accord avec les éléments présentés dans ce rapport, répond Lisa Faulet, chargée de l’alimentation à Consommation, logement et cadre de vie (CLCV), l’une des principales associations de consommateurs françaises. Parce que l’étude compare ce qui n’est pas comparable : elle met en parallèle le Nutri-score avec d’autres logos comme Nova ou Siga. Or, ces outils analysent le degré de transformation des aliments, quand le Nutri-score s’intéresse uniquement à l’aspect nutritionnel. »

Safe considère que le Nutri-score pourrait être dangereux, car il ne prend pas en compte les additifs, colorants et perturbateurs endocriniens. Et pointe l’exemple du Coca‑Cola light classé B tandis que du jus d’ananas obtient un C parce que riche en sucre. « Le…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Fabienne Loiseau Reporterre