Le « Pablo Escobar du glyphosate » risque 30 000 euros d'amende

Tours (Indre-et-Loire), reportage

Tout de clair vêtu et mocassins aux pieds, Idir G. s’est présenté, mardi 3 septembre, devant le tribunal correctionnel de Tours (Indre-et-Loire). Le trentenaire, dont le procès a été ironiquement qualifié de celui du « Pablo Escobar du glyphosate » par son avocat, aurait participé à un important trafic de glyphosate entre la France et l’Espagne et aurait notamment vendu ces produits sans autorisation de mise sur le marché.

Son avocat, Me Farid Faryssy, a d’abord plaidé la nullité de la procédure, rappelant que son client est également poursuivi de l’autre côté des Pyrénées. « Si quelqu’un est poursuivi dans un État membre de l’Union européenne, il ne peut pas être jugé dans un autre pays membre. » Malgré cette objection, le tribunal a décidé de juger les faits.

Au lendemain de l’application de la loi Labbé, le 1er janvier 2019, qui interdit aux particuliers l’usage de cette molécule de synthèse créée par Monsanto en 1975, une nouvelle opportunité commerciale et transfrontalière est semble-t-il née. Si, en France, le glyphosate est réservé aux professionnels, ce n’est pas le cas dans certains pays limitrophes où les trafiquants se fournissent.

En juin 2023, un homme avait ainsi été condamné par ce même tribunal de Tours pour avoir vendu 9 000 litres d’herbicides ; en décembre, le tribunal d’Avignon (Vaucluse) condamnait trois hommes pour en avoir écoulé près de 2 400 litres. Un trafic qui perdure : fin août, nous avons ainsi repéré une annonce (depuis supprimée) sur le site Leboncoin proposant du « concentré à diluer » à 50 euros le litre.

1 million d’euros

« Je n’ai jamais vendu sur le territoire français, je ne m’occupais que de la gestion des stocks et de l’administratif », s’est défendu le prévenu, qui se présente comme un simple homme d’affaires. Entre janvier 2020 et décembre 2023, Idir G. aurait…

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Auteur: Maxime Pionneau