Le pape François et l’amour des livres : une révolution silencieuse dans l’Église ?

Pendant quatre siècles, l’Église catholique a interdit la lecture de centaines d’ouvrages jugés subversifs – de Galilée à Simone de Beauvoir. À partir de 1966, la censure est officiellement levée et les papes valorisent de plus en plus la lecture comme acte spirituel et intellectuel. Le pontificat de François a marqué une nouvelle étape : il recentre le regard sur la lecture comme outil d’émancipation, loin de toute prescription normative.


Pendant 400 ans, l’Église catholique maintient l’Index Librorum Prohibitorum, une longue liste d’ouvrages interdits. Conçu au XVIe siècle, il prend forme sous le pape Paul IV. Son index de 1559 inclue tous les livres écrits par des personnes considérées comme hérétiques – quiconque s’écarte du dogme, au sens le plus large.

Avant même l’index, les dirigeants de l’Église toilèrent peu la liberté de pensée. Mais dans les décennies précédant sa création, l’Église durcit son attitude face à de nouveaux défis : la diffusion rapide de l’imprimerie et la Réforme protestante.

La Contre-Réforme catholique, formalisée lors du concile de Trente (1545-1563), renforce le dogmatisme pour contrer les réformateurs. Le concile décrète que la Vulgate, traduction latine de la Bible, suffit à comprendre les Écritures, rendant superflue l’étude des versions originales en grec et en hébreu.

Les évêques et le Vatican commencent à établir des listes d’ouvrages interdits d’impression et de lecture. Entre 1571 et 1917, la Congrégation de l’Index, une institution vaticane spéciale, examine les écrits et dresse des listes de lectures prohibées, approuvées par le pape. Les catholiques qui lisent ces livres risquent l’excommunication.


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Auteur: Joëlle Rollo-Koster, Professor of Medieval History, University of Rhode Island