Le passé, c'est le musée ou l'oubli

S’il y a un quartier pour illustrer la « modernité » d’antan, dans le périmètre des remparts de la vieille ville de Toulouse, c’est bien la place Occitane ou l’espace St Georges. C’est un bel exemple d’urbanisme de dalle, la séparation entre piétons et voitures. À l’époque, il fallait donner de la place aux déplacements piétons tandis que la bagnole dévorait la ville. Au sous-sol, un parking pour 2000 bagnoles et un centre commercial. Autour, des immeubles d’habitations et des bureaux, et au milieu un parvis de béton plus ou moins végétalisé. Aujourd’hui ce fleuron de l’urbanisme moderne est complètement incongru. La place, trop dégradée, trop abandonnée, trop occupée par les mauvaises personnes, les traînes misères et les classes dangereuses, a été réhabilitée en 2008. On s’est alors aperçu qu’on avait « construit un monstre », selon un salarié de la mairie : un amoncellement de propriétés entrecroisées et une structure complexe qui contraint énormément ce qu’on peut y faire.

Six hectares de vie à la pelleteuse

Avant c’était le quartier St Georges. Aujourd’hui, ce nom évoque un quartier bourgeois fait de boutiques de luxe et de cafés chics. Il en était tout autrement avant que les pelleteuses ne fassent leur œuvre et que le béton coule. Il a fallu plus d’un quart de siècle entre la décision de raser le quartier, prise en 1956, et la finalisation du projet en 1983. Le pouvoir a le luxe du temps en plus de celui de la force.
Ce quartier était méprisé par les pouvoirs publics, en témoigne cet extrait de la décision du conseil municipal en 1959 : « Par sa structure il constitue un véritable bouchon (…), par ses fonctions, une anomalie (…), par sa vétusté et son insalubrité une tache particulièrement fâcheuse. ». Il faut dire que ce quartier se situait surtout en plein cœur de la ville historique, à cinq minutes du capitole. Une situation qui lui a été fatale : « Le projet qui vous est présenté est inspiré de la nécessité de créer à Toulouse, un Centre digne d’une capitale régionale. Or, la position stratégique du quartier dans la Ville, le désigne tout naturellement pour recevoir une telle destination. » Déjà la course à l’échalote, le destin des habitant.es sacrifié aux ambitions des politiques et aux profits des bétonneurs. Comme souvent en matière urbaine, le changement de couleur politique de l’équipe municipale en 1974 n’aura pas d’impact sur ce méga projet.
Qui s’en rappelle aujourd’hui ? Qui a gardé la…

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Auteur: IAATA