Le passe sanitaire à la lueur de Naomi Klein et Deleuze : stratégie du choc et société du contrôle

En tant qu’anarchiste, il est normal de s’opposer à (l’État certes) toute mesure autoritaire. Le passe sanitaire avec QR code intégré est bien une mesure autoritaire puisqu’il empêche ou contraint grandement l’accès aux soins, aux transports ou à la culture d’une partie de la population. La question n’est même pas de savoir si oui ou si non le vaccin est une bonne stratégie ou encore de connaître la composition sociologique des personnes non vaccinées pour les excuser de « leur faible bagage intellectuel ». Le propos ici est d’examiner la situation sanitaire actuelle à la lumière de concepts tels que la stratégie du choc de Naomi Klein et les sociétés de contrôle de Gilles Deleuze.

La Stratégie du choc de Naomi Klein

La situation sanitaire actuelle aurait été inacceptable il y a deux ans. Aujourd’hui elle semble être assez largement acceptée. La technique de manipulation et de contrôle de la population qui sous-tend cette observation a été théorisée par Naomi Klein sous le nom de stratégie du choc : « S’appuyant sur plusieurs recherches documentaires, Naomi Klein soutient que des désastres (catastrophes naturelles, changements de régimes, attentats), qui conduisent à des chocs psychologiques, permettent aux chantres du capitalisme d’appliquer la doctrine de l’école de Chicago dont Milton Friedman est l’un des représentants les plus connus. Ils imposeraient, à l’occasion des désastres, des réformes économiques que Naomi Klein qualifie d’ultra-libérales telles que la privatisation de l’énergie ou de la Sécurité sociale. ». On peut aujourd’hui analyser ce qu’on vit comme l’imposition de mesures ultra-libérales, sécuritaires, individualisantes à la faveur d’une crise sanitaire gérée par entre autres un gros confinement de deux mois et deux couvre-feux. Le tout a été systématiquement amené avec une grande délicatesse par le gouvernement via un vocabulaire digne d’un haut-gradé de l’armée : « nous sommes en guerre » répété 6 fois dans le discours de Macron le 16 mars 2020, « gestes barrières », « faire ses courses avec de la discipline », « nous posons des interdits, il y aura des contrôles », « l’ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse », « gestion de crise », « les frontières seront fermées »… Ces éléments de langage gouvernementaux et les mesures coercitives associées – dont il n’est pas question de discuter ici – ont grandement fragilisé la santé mentale du plus grand nombre. Je crois que personne n’y a…

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Auteur: IAATA