Le pavillon est dépassé, ils choisissent l'habitat collectif

[4/4 — Pour l’écologie, en finir avec la « maison avec jardin »] De nouveaux pavillons individuels sont construits chaque année et grignotent les espaces naturels. Pour préserver le climat et la biodiversité, des alternatives aux maisons neuves existent : utiliser les logements vacants, promouvoir les habitats collectifs…


Ne pas grignoter trop de sols, ni multiplier les grandes tours… Comment satisfaire les besoins en nouveaux logements – entre 2,7 millions à 3,9 millions sur la période 2017-2030 – tout en préservant l’environnement ? D’autant que chaque ménage occupe de plus en plus d’espace, en raison de la recomposition des familles et du vieillissement de la population. Selon l’Insee, on est passé d’un peu plus de trois personnes par ménage, en 1968, à 2,3 en 2016. Le nombre de mètres carrés par personne est passé de 31 en 1984 à 40 en 2006.

La réponse pourrait passer par la mutualisation : c’est ce que permet l’habitat participatif, qui consiste à partager sous diverses formes des espaces d’un logement collectif. On dit aussi habitat partagé ou habitat groupé. Ce mouvement se développe progressivement depuis les débuts des années 2000, et intéresse de plus en plus de citoyens et de collectivités. Il reste toutefois timide en France. Il y a aujourd’hui près de 270 habitats de ce type ayant abouti, 170 en travaux et 500 à l’étape de la réflexion ou d’étude, selon le mouvement Habitat participatif France.

Dans l’habitat partagé Les voisins et caetera, cette famille réside dans un appartement de 80 m² environ, et partage d’autres espaces avec sept autres ménages. © Héloïse Leussier/Reporterre

La ville de Lille, par exemple, avait lancé dès 2011 un appel à projets pour créer deux habitats participatifs dans le quartier de Bois-Blancs, en plein renouvellement. Ces deux premiers projets, créés par des groupes d’habitants avec des bailleurs sociaux, sont sortis de terre il y a quelques années. L’un s’appelle Les voisins du quai et est constitué de onze logements ; l’autre, Les voisins et caetera, rassemble huit ménages. Les habitants, locataires ou en accession à la propriété, ont chacun des appartements de différentes tailles, mais partagent, en plus, un jardin et d’autres pièces comme un salon, une buanderie, un atelier et une chambre d’amis.

« Un mode de vie urbain moins consumériste »

Chez les habitants que nous rencontrons, si l’entraide et le partage sont les motivations premières pour se tourner vers ce type d’habitat, les…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Héloïse Leussier Reporterre