Le peuple iranien a besoin du soutien du reste du monde !

« Le peuple iranien » a besoin « du soutien du reste du monde« , plaide la célèbre autrice de BD et réalisatrice franco-iranienne, à l’initiative du clip. « Il n’y a rien de pire que de ne rien faire !« , s’exclame Marjane Satrapi dans une interview à l’AFP à Paris, où elle habite et travaille. « J’ai vu plein de trucs critiquant les actrices qui se coupaient une mèche » en soutien au mouvement en Iran, relève la créatrice de Persepolis ou Poulet aux Prunes. « En soi, on peut critiquer tout. Mais au moins, on fait quelque chose. Il n’y a rien de pire au monde que l’indifférence« .

Marjane Satrapi, le 1er novembre 2022.  (JOEL SAGET / AFP)

A l’écran, sur un arrangement de Benjamin Biolay, les interprètes s’appellent Camille Cottin, Chiara Mastroianni, Yael Naim ou encore Hugo Becker et Harry Roselmack, et chantent dans un persan phonétique. « Je me suis dit, il faut que les Français chantent en persan, parce que c’est un message qu’on envoie aux Iraniens. Il n’y a rien de plus touchant que quelqu’un qui essaie de te parler dans ta langue« .

Marjane Satrapi, qui compte monter une association pour recueillir des fonds pour les dissidents, a tenu à ce que le casting soit mixte : « Il y a plein de garçons là-bas qui se font tuer ! Ce truc de nous, entre femmes, on va sauver le monde, ça ne marche pas !« , s’exclame-t-elle, soulignant que « toute la beauté du mouvement iranien » est « d’avoir été initié par les femmes et rejoint par les hommes« . Le clip utilise aussi quelques images de Persepolis, son oeuvre autobiographique, rappel amer que la répression est toujours sanglante en Iran, « 40 ans après« .

Un clip pour l'Iran (Collectif 50/50)

Depuis le début des manifestations, Marjane Satrapi, l’un des visages de l’Iran en France, a eu une parole assez rare. « Je ne suis pas retournée en Iran depuis 22 ans maintenant, qu’est ce que je vais aller parler pour eux, je ne suis pas représentante de la jeunesse iranienne !« , s’est-elle dit. « Aller faire partout mon intéressante pour parler au nom » du peuple iranien, « socialement, ça aurait été super, genre Marjane Satrapi la passionaria iranienne… Mais totalement indécent« , ironise-t-elle.

Comme beaucoup d’exilés, elle s’était aussi habituée à « enterrer une moitié d’elle-même » et moins évoquer son pays natal, pour échapper au destin des « vieux schnocks de la diaspora qui imaginent que rien n’a changé depuis leur départ« . Elle a cependant été convaincue que les marques de soutien…

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Auteur: Claude Morizur