« Le plan de relance nucléaire est une réplique du fiasco de 1974 »

A marche forcée, le gouvernement fait tout pour relancer la filière nucléaire en France, au détriment du débat public en cours jusqu’au 27 février censé prendre l’avis de la population à ce sujet. Nous avons donc interrogé les Grenoblois de « Pièces et main d’œuvre », acteurs de la lutte contre le nucléaire depuis les années 1970, pour un état des lieux historique et technique. Nous avons rencontré deux de leurs membres les plus actifs dans un café grenoblois, ils parlent ici d’une même voix.

LR&LP : Pouvez-vous présenter ?

P.M.O : « Pièces et Main d’œuvre » est le nom qu’on a donné à l’activité qu’on mène depuis l’automne 2000 sur Grenoble : une enquête critique pour comprendre à la fois la Ville dans laquelle nous vivons, la première Technopole en France entièrement façonnée et motorisée par l’innovation qui fait le lien entre recherche et industrie ; et comprendre le temps dans lequel nous vivons qui est celui de l’innovation.

Toute l’économie, notre organisation sociale et la raison de vivre de l’époque est l’innovation. C’est l’idée qu’il faut toujours du neuf en matière de technosciences, moteur de l’économie et de la croissance, qui organisent concrètement nos vies. Cette enquête critique nous a amené à considérer que la technologie est le fait majeur de notre temps. Nous produisons des idées et participons à des manifestations car on pense que les idées peuvent changer et transformer le cours du monde, qu’elles peuvent s’opposer à la technologie.

LR&LP : Qu’est-ce qui vous a amené à vous pencher sur le nucléaire et quels sont les plus grands écueils trouvés ?

L’intérêt pour le nucléaire est bien antérieur à la création du collectif. Je suis moi-même un rejeton du mouvement antinucléaire qui a commencé en 1945 avec Hiroshima et Nagasaki, où tout de suite la gauche et les communistes ont dit que c’était un progrès scientifique d’origine française, alors qu’en face Albert Camus dénonçait que c’était horrible, qu’il allait falloir choisir entre le suicide collectif et le sauvetage.

Durant toutes les années 1940-50-60 se développe alors une critique du nucléaire elle-même clivante. Les communistes lancent un mouvement pour la paix qui est anti-nucléaire car seuls les Etats-Unis disposent de la bombe et ils ne veulent pas les laisser disposer d’un tel avantage stratégique sur l’URSS et le camp socialiste. Mais en réalité, les soviétiques préparent clandestinement la Bombe…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Laurie Debove