Le plan hydrogène français entérine discrètement la relance du nucléaire

Cet article est le deuxième d’une enquête en trois volets consacrée à l’hydrogène. Le premier volet « L’hydrogène, trop gourmand en énergie pour être écologique ».


Le plan hydrogène de 7 milliards d’euros lancé par le gouvernement réintroduit le nucléaire par une sorte de fait accompli. Car, pour remplacer l’hydrogène d’origine fossile consommé par l’industrie lourde par de l’hydrogène produit par électrolyse, il faut des quantités massives d’électricité. En y ajoutant un parc de poids lourds, d’utilitaires, de bateaux, d’avions et de trains roulant à l’hydrogène, qui s’ajoute lui-même à l’électrification du parc automobile, alors la demande en électricité promet d’être faramineuse. « On va devoir doubler ou tripler la production d’électricité, dit à Reporterre Paul Lucchese, corédacteur du très enthousiaste rapport de l’Agence internationale pour l’énergie sur l’hydrogène et expert auprès du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). On ne s’est pas posé la question de savoir comment on va fournir cette électricité, ce qui est un problème. »

Certains, en tout cas, se sont posé la question, et y ont répondu. Le groupe nucléaire Areva figure en bonne place parmi les membres de l’association France Hydrogène, aux côtés de Total et d’Air Liquide. Et il paraît difficile de croire que le CEA ne s’est pas posé cette question : voilà plus de vingt ans que ses chercheurs travaillent au développement d’une pile à combustible permettant de transformer l’hydrogène en électricité. Le CEA s’est lancé depuis un an dans la conception de petits réacteurs nucléaires modulaires de 150 MW, expressément conçus pour la production d’hydrogène par électrolyse. Il a aussi développé un électrolyseur réversible à haute température : cette machine présente la particularité d’être alimentée à la fois par de la vapeur d’eau et de l’électricité. « La réaction se produit à 700-800 °C, mais une fois qu’elle est lancée, on peut l’alimenter avec de la vapeur d’eau à 150 °C », explique à Reporterre Hélène Burlet, directrice…

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Auteur: Celia Izoard Reporterre