Le plus beau cadeau de Noël : la catastrophe inévitable

Tout le monde connaît bien ce dicton russe de l’ère soviétique : plus c’est catastrophique, plus il faut se tordre de rire.
Il ne va donc pas manquer d’occasions de mourir de rire.

Ici je voudrais m’opposer au « catastrophisme éclairé ». Cette doctrine qui prétend que l’annonce de la catastrophe (écologique ou virale, ce qui revient au même) aurait le pouvoir d’empêcher la catastrophe (le grand dénouement du théâtre humain). Et serait capable d’empêcher la catastrophe annoncée (retourner le retournement) par un sursaut « de conscience », par l’éveil (le fameux woke, l’awakening), ou à la manière Jéricho des idées qui font tomber les murailles psychiques, de l’éveil au dessillement.

Bien entendu, et comme de coutume, aucune annonce, aussi terrible ou merveilleuse soit-elle, n’a cette capacité magique de transformer ou retourner ce que je nommerai (gentiment) « les habitudes », les manières habituelles, locales ou autochtones, de sentir ; moins affablement : l’enkystement apeuré dans un mode de vie.
Peut-être que la foi a, dans des temps mythiques, renversé des montagnes ; mais nous sommes, depuis longtemps, entrés dans un monde sinistre et cynique, celui de l’efficacité matérielle (avec ses services spéciaux).
Seule une révolution égalitariste, une catastrophe au sens théâtral (voir la fameuse théorie mathématique des catastrophes, avec ses point de rebroussement), aurait cette capacité de retourner le mode de vie dominant (relire le Docteur Jivago).
Seule une catastrophe politique pourrait empêcher la catastrophe (des catastrophistes).
Seul un désastre (« dés-astre ») politique peut contenir le désastre (la destruction) écologique.
Seule une catastrophe politique, avec son désastre sublime, bien qu’obscur, peut arrêter la catastrophe rampante que représente le développement universel de l’économie, du capitalisme, de l’industrie, aujourd’hui des innovations géo-écologiques miraculeuses, ah, les magnifiques batteries !
Dans une de ses mutations, si ce n’est dès l’origine (invoquons les Écossais, qui nous poursuivrons, de David Hume à Adam Smith et à toutes les mains armées de l’impérialisme britannique – Adam Smith le mercantiliste camouflé ou le physiocrate du Despotisme de la Chine, l’agent de la Compagnie des Indes), donc dans une de ses innovations, le capitalisme s’est emparé, par la force, les larmes et le sang, du grand espoir paysan, le désir de vivre une vie comme celle que menaient les seigneurs (à grand train),…

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Auteur: lundimatin