À bout d’arguments pour justifier l’extrême droitisation de la loi immigration, Emmanuel Macron a appelé à la rescousse « les Français ». Ils « veulent » cette loi. Et tant pis s’ils ne la connaissent pas ! Tant pis s’ils en ignorent les multiples aspects, et s’ils ne peuvent en percevoir les effets pervers : sans doute plus de clandestins, plus d’enfants à la rue, plus de métiers essentiels à notre société non pourvus, moins d’échanges culturels… Tous les Français fantasmés par le président de la République auraient besoin d’un François Héran. Au lieu de ce brillant analyste, ils ont CNews, le JDD, Bardella, Ciotti et Darmanin. Une opinion, ça se modifie. Si l’on voulait une définition assez précise du populisme, Macron nous l’aurait fournie : « Je suis votre chef, donc je vous suis ».
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Autre motif d’étonnement : depuis quand Macron gouverne-t-il en suivant les sondages ? On ne l’avait pas vu aussi attentif aux enquêtes d’opinion quand 70 % des Français se disaient hostiles à la réforme des retraites. Et là, c’était en pleine connaissance de cause pour leur propre vie. On a confirmation aujourd’hui que Macron, s’il n’est pas « l’homme sans qualité » de Musil, est un homme sans convictions. Le talent qu’il faut lui reconnaître est cette capacité à défendre l’indéfendable face à des journalistes inertes. À l’en croire, sa loi immigration n’est donc pas d’extrême droite. C’est même une « défaite » du Rassemblement national. Et la terre est plate. On ne saurait mieux discréditer la parole publique.
À l’en croire, sa loi immigration n’est pas d’extrême…
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Auteur: Denis Sieffert