Le préfet d'Harcourt mis en examen pour homicide involontaire après la mort de Steve Maia Caniço

Le préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt vient d’être mis en examen pour homicide involontaire suite à la mort par noyade de Steve Maia Caniço à Nantes, le soir de la fête de la musique 2019. C’est l’occasion de republier cette éclairante notice biographique qui permet de comprendre toute l’envergure du personnage.

Suite à la mort de Steve Maia Caniço, les journaux s’émeuvent naïvement de la morgue et de l’indifférence du préfet de Loire-Atlantique : Claude d’Harcourt. « Une forme d’indifférence qui confine au mépris » lance Libération.. C’est ignorer qui est réellement le personnage.

Claude d’Harcourt est l’héritier d’une longue lignée des plus anciennes familles de la noblesse française. La maison d’Harcourt débarque aujourd’hui tout droit de l’Ancien Régime avec ses titres, charges, châteaux et baronnies pour occuper l’actualité estivale. Elle est depuis toujours composée de seigneurs, comtes, ducs, marquis, maréchaux, ambassadeurs, prêtres et prélats, généraux de corps d’armée-lieutenant-de-France-émérite-de-l’ordre-du-Saint-Sépulcre-de Jérusalem ; et voilà que tout ce folklore fait retour. La plus vieille dynastie de l’histoire de France vient naturellement réoccuper la place qui fut toujours la sienne au cœur du royaume de France, mais aujourd’hui c’est à l’occasion de la plus grande affaire d’État que le pays ait connu depuis l’assassinat de Malik Oussekine par les voltigeurs de Charles Pasqua. Ce qui nous permet de revivre ici un énième épisode de la saga des Visiteurs.

Suivons le fil de cette incroyable épopée chevaleresque, en marche et surtout à reculons dans Les couloirs du temps.

Bien avant la guerre de Cent ans, dans la maison d’Harcourt on se nomme Torf, Turquetil, Anquetil, Errand, Octavius, Odet, plutôt que « Jojo le Gilet Jaune ». Le nom d’Harcourt est à tel point synonyme de pouvoir que Michel Houellebecq fait d’un certain Aymeric d’Harcourt l’archétype d’une souveraineté multiséculaire et brutale dans son dernier roman : Sérotonine. Aymeric d’Harcourt est l’ami intime du personnage principal de ce livre, Houellebecq en brosse le portrait :

« [Aymeric d’Harcourt] avait sorti un portrait d’ancêtre, appuyé contre un fauteuil, c’était un type trapu, au visage carré et parfaitement glabre, l’œil mauvais et attentif, sanglé dans une armure métallique. Dans une main il tenait un glaive énorme, qui lui arrivait jusqu’à la poitrine, dans l’autre une hache ; dans…

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Auteur: lundimatin