Le préfet qui voulait ré-instaurer…

Que ce soit avec la Culture, le Savoir ou la Solidarité, l’État montre aujourd’hui son vrai visage de Léviathan, s’attaquant à tout ce qui constitue l’essence de la vie, à tout ce qui n’est pas (encore complètement) marchandise, à tout ce qui nous est commun. Les cinémas, les théâtres, les musées, les universités, tous les lieux de divertissement et d’instruction collectifs restent fermés, condamnés au silence. Nous réunir en famille ou entre amis, échanger, faire la fête, s’organiser, accompagner nos morts, fraterniser, sont des activités désormais strictement encadrées et limitées, tandis que nous pouvons librement travailler et consommer. L’État nous veut confinés, isolés, sur-vaccinés, derrière nos écrans. Il s’en prend, au nom de notre santé, à tous les liens qui nous unissent. Et de nouveau, il criminalise la Solidarité.

Depuis deux ans et demi, Véronique et Éric accueillent chez eux, en Haute-Loire, Madama Diawara, un jeune malien qui leur a été confié par le Département à son arrivée, après un périple périlleux à travers la Méditerranée notamment. En janvier 2020, ils ont entrepris des démarches pour obtenir une autorisation qui lui permette de poursuivre son apprentissage. Fin janvier 2021, après plus d’une année de vaines requêtes, Éric a entamé une grève de la faim pour tenter de débloquer la situation. Au bout de vingt jours, il a décidé de s’alimenter de nouveau puisque la Préfecture de Haute-Loire acceptait de revoir sa décision sur la base d’un nouveau document : un extrait de naissance, délivré par la mairie du village du jeune homme. Alors qu’il répond à une convocation de la Police des frontières, Madama est placé en garde à vue le 9 mars, inculpé pour usage de faux et récidive car cette pièce officielle, comme la précédente, et comme la plupart des documents en provenance d’Afrique de l’Ouest d’ailleurs, est jugée falsifiée. Il est envoyé au Centre de rétention de Lyon. Véronique et Éric ont également été entendus et seront, eux aussi, poursuivis en justice.

Derrière cette maltraitance et cette discrimination administratives c’est toute une mécanique, sournoise et implacable, qui se découvre alors. En effet, plusieurs indices relevés dans la communication préfectorales ces dernières semaines, contribuent à laisser penser qu’Éric Étienne, le représentant de l’État sur le département donc, fait de ce dossier une affaire personnelle, en ciblant très clairement des militants, leur reprochant leur…

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Auteur: lundimatin