Le premier « contre-congrès » international sur la conservation de la nature 


Du 3 au 11 septembre 2021 se déroulera à Marseille le Congrès mondial de la nature, organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Un grand événement aux allures des COP, où se rejoindront de grands dirigeants et personnalités politiques du monde entier, qui ne convainc pas vraiment. A l’heure où les projets de conservation de la nature teintés de « colonialisme vert » ne cessent de se multiplier, l’ONG Survival International a décidé d’organiser le premier « contre-congrès » international. 

« De toutes les politiques qui signalent la continuité avec le temps des colonies, celles de la nature sont au premier rang », constate Guillaume Blanc. Dans L’Invention du colonialisme vert, l’historien s’attache à déconstruire les actions mises en place par les grandes organisations de conservation de la nature, qui visent à protéger la nature … au détriment des peuples autochtones et communautés locales vivant en Afrique depuis des millénaires. Ce « colonialisme vert » prend ses racines dans une perception occidentale biaisée : la nature est associée à l’image de la beauté d’une nature immaculée, non contaminée par l’humain, qui serait un véritable antidote à la vie urbaine. Autrement dit, pour qu’elle soit préservée, la nature devrait être vierge et donc exempte de vie humaine. 

C’est pourtant à partir de cette perception biaisée que sont pensées et mises en place les actions de conservation de la nature, notamment les « 30×30 » ainsi que les « solutions fondées sur la nature » (SfN) qui seront discutées pendant le Congrès mondial de la nature, organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) du 3 au 11 septembre 2011. Plus concrètement ? Ces actions ont pour but de déloger les habitants originels des territoires visés au nom de la « conservation de la nature », et ce via une définition du « développement » et de la « protection de l’environnement » occidentale et ethnocentrée. Une approche considérée comme profondément raciste par plusieurs organisations, dont Survival International. C’est pourquoi elles ont décidé d’organiser le premier « contre-congrès » international sur la conservation de la nature à Marseille, le 2 septembre 2021, juste avant le Congrès mondial de la nature de l’UICN. Durant cette journée, des représentants et des intervenants autochtones de quelques 18 pays partageront des preuves et des témoignages de première main sur le vol des terres, ainsi que les atrocités…

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Auteur: Camille Bouko-levy