Le projet de piscine radioactive à La Hague vivement contesté

Jobourg (Cotentin), reportage

Située à 200 mètres du centre de traitement des déchets radioactifs de La Hague, la modeste salle des fêtes de Jobourg a fait le plein vendredi 7 janvier, laissant même du monde à la porte. Si les conditions sanitaires limitant la capacité d’accueil y sont pour quelque chose, l’affluence de cette première réunion publique du collectif Piscine Nucléaire EDF Stop a étonné, dans un territoire où d’ordinaire les habitants contestent peu, voire pas, la question nucléaire. « Environ quatre-vingts personnes ont assisté à la réunion vendredi et près de soixante-dix le lendemain, dit Delphine Giraud, membre du collectif, qui habite dans une commune voisine. J’en suis très contente, je reprends espoir. Le collectif n’a été créé qu’il y a un mois, mais là je crois que les gens en ont assez ! »

La contestation est née des réunions publiques qui se sont tenues précédemment à Beaumont-Hague et aux Pieux, organisées par les décideurs du projet, qui ont par moments été houleuses. Des représentants d’EDF, de l’État, de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) y ont présenté le projet de piscine aux habitants en leur laissant l’impression que tout était acté, et que la concertation annoncée n’était qu’une façade à peine voilée.

David Boyer, président de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro), a longuement détaillé le projet et ses failles, notamment techniques. © Guy Pichard/Reporterre

Une piscine qui fait des vagues

Dans une région déjà ultra-nucléarisée, la contestation de la construction d’une nouvelle piscine EDF d’entreposage de combustibles usés sur le site d’Orano La Hague peut étonner. Elle traduit le ras-le-bol d’habitants voulant autre chose que du nucléaire pour leur région. « Pendant longtemps, La Hague était considérée comme la poubelle de la France et mes prédécesseurs ont réussi à rectifier cela, notamment avec le tourisme, explique Manuela Mahier, maire de La Hague. Malgré les discours de façade, en étudiant les documents souvent très techniques, on constate que le projet est établi et notamment que le choix du site a été effectué sans concertation. »

Vendredi, les membres du collectif, les habitants du secteur et même les élus partageaient le même sentiment : on leur impose ce chantier. D’abord pressenti à la centrale de Belleville-sur-Loire, comme l’avait révélé Reporterre, le…

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Auteur: Reporterre