Le projet d'une usine de viennoiseries industrielles menace 21 hectares de bocages près de Rennes

Bien que la nécessité de changer nos priorités s’impose chaque jour avec plus d’urgence pour limiter notre consommation d’énergie, réduire nos émissions de gaz à effet de serre, préserver nos ressources en eau, nos forêts et nos terres… comment un projet d’artificialisation de 21 ha de bocages et zones humides en périphérie de Rennes peut-il encore raisonnablement bénéficier du soutien d’élu.es locaux pour construire une usine de production de viennoiseries surgelées destinées exclusivement à l’export ?

160 camions par jour

C’est l’incroyable paradoxe du projet de Bridor (groupe Le Duff) sur la commune de Liffré !

Pourtant, la consommation astronomique d’eau nécessaire (200 000 m3 par an) posera à l’évidence des problèmes, notamment avec les sécheresses annoncées et les prévisions d’augmentation de la population sur zone. L’imperméabilisation des sols en tête de bassin versant aura aussi des conséquences sur les débits d’eau, et à l’inverse l’épandage d’eaux usées enrichies de leurs composants chimiques sur les zones humides périphériques.

La production, l’acheminement de matières premières non locales et l’exportation des produits surgelés par rotations de 160 camions par jour sur l’autoroute A 84 vers le port du Havre, puis par bateau, vont largement contribuer à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, en parfaite contradiction avec le Plan Climat Air-Énergie (PCAET) pourtant adopté à l’unanimité par les élus. Enfin, les effets négatifs sur la biodiversité en bordure de deux forêts sont eux aussi bien identifiés par les expert.es de la Mission régionale à l’environnement, par l’Office de la biodiversité et par les deux syndicats de gestion de l’eau concernés.

88 % des observations du public sont défavorables au projet

Mais que pèsent tous ces impacts environnementaux face au chantage à l’emploi, brandi par les élu.es ? Pourtant, quelles contributions ou services ces nouveaux emplois sont-ils censés apporter à la qualité de vie des habitant.es de Liffré ? Existe-t-il une demande locale et combien de profils correspondent à ce type d’emplois ? La précarité, l’intérim et les petits salaires permettront-ils aux futurs salarié.es de vivre et d’accéder à la propriété locale ? En travaillant nuit et jour en sur une chaîne de production à température de 4° pendant combien d’années ? Ou bien ne s’agit-il que de dépanner les étudiants rennais à boucler leurs fins de mois comme l’écrivent les…

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Auteur: collectif