Les « biocarburants » ont le vent en poupe, et les projets d’infrastructures pour les produire pleuvent partout sur l’hexagone (et ailleurs). Vendus comme une alternative aux hydrocarbures, l’impact de ces projets, fortement subventionnés par l’État, n’en est pas moins préoccupant : entre coupes de bois et consommation d’eau démentiel, la légitimité de ces projets dits « bas-carbone » est à réfléchir. Focus sur ce nouveau greenwashing.
La feuille de route nationale pour les biocarburants aéronautiques est de remplacer de 2 % le kérosène fossile en 2025 et de 5 % en 2030. Dans cette veine, un projet de biocarburants E-CHO, porté par l’entreprise Elyse Energy, principalement dédié à l’e-kérosène, devrait s’implanter sur le bassin de Lacq dans le sud-ouest de la France pour 2028. Or ce projet suscite aujourd’hui de vives controverses et fait face à une forte mobilisation locale.
Le projet E-CHO : une production gigantesque de biocarburants
Les biocarburants sont produits à partir de matières organiques, à la différence des carburants fossiles, dérivés du pétrole. Le préfixe « bio » faisant référence à la biomasse, le terme « biocarburant » peut laisser croire que ces carburants seraient « écologiques » , mais « ce n’est malheureusement pas du tout le cas » , déplore un article de l’association Greenpeace, qui préfère de ce fait les appeler « agrocarburants » .
Un projet de plus après l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’A69, les méga-bassines… dans le catalogue français des aberrations écologiques. Voici le projet de « biocarburants » de l’usine E-CHO, qui veut produire annuellement 50 000 tonnes de « e-méthanol » , destinées au transport maritime et à l’industrie, 87 000 tonnes de « e-biokérosène » pour l’aviation, et 27 000 tonnes de naphta (un mélange…
Auteur: Maureen Damman